Expulsions locatives en hausse en 2021, les associations inquiètes pour 2022

 Expulsions locatives en hausse en 2021, les associations inquiètes pour 2022

Trêve hivernale – Photo d’un paillasson géant placé par des militants de la Fondation Abbé Pierre devant le ministère de la cohésion territoriale et des relations avec les collectivités territoriales à Paris pour protester contre l’expulsion des familles à la fin de la trêve hivernale. STEPHANE DE SAKUTIN / AFP / Mars 2019

En 2021, les expulsions locatives sont reparties à la hausse. La Fondation Abbé Pierre craint une nouvelle explosion de ces expulsions en 2022.

 

Hausse des expulsions

6 600 ménages expulsés de leur logement en 2021, chiffre arrêté au 30 septembre, selon le ministère du Logement.

A titre de comparaison, les expulsions locatives atteignaient le chiffre de 3 500 en 2020 et 16 700 en 2019. En 2020, à cause de la pandémie de Covid-19, la trêve hivernale avait été prolongée exceptionnellement jusqu’au 10 juillet. Cette année, elle a pris fin le 31 mai au lieu du 31 mars en temps normal. Conséquence : des expulsions qui devraient au moins doubler, par rapport au chiffre de 2020, d’ici fin octobre. La trêve hivernale débutera dès le 1er novembre prochain.

Relogement

Le 28 avril dernier, dans une instruction pour « préparer la sortie de trêve hivernale », le gouvernement s’engageait notamment à ce que la procédure d’expulsion soit « assortie d’une proposition d’un autre logement du ménage, ou à défaut d’une proposition d’hébergement le temps qu’une solution plus pérenne soit trouvée ».

Et pourtant, dans les faits, les expulsions sans relogement ni hébergement ont représenté 73 % des expulsions du mois de juin (puis 23 % en juillet et en août), toujours selon les chiffres du ministère du Logement.

Craintes pour le futur

Des chiffres pour 2021 qui font craindre le pire pour 2022 selon la Fondation Abbé Pierre. « Alors que le contexte social et sanitaire reste fortement dégradé (perte d’emploi ou de ressources pour nombre de ménages, (…) saturation des structures d’hébergement…), on peut craindre, en 2022, une amplification des procédures comme ce fut le cas à l’issue de la crise économique de 2008, qui avait vu les expulsions effectives bondir de près de 57 % en 10 ans » s’inquiète la Fondation dans un communiqué du 25 octobre.

Cette dernière réclame, une nouvelle fois, un renforcement des aides au logement des locataires mais également « l’indemnisation des bailleurs le temps de trouver des alternatives à l’expulsion ». En 2022, la trêve hivernale devrait prendre fin le 31 mars, sauf imprévu.

 

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Charly Célinain