Gabès Cinéma Fen : Hommage aux classiques arabes et conscience écologique

 Gabès Cinéma Fen : Hommage aux classiques arabes et conscience écologique

Dans la section #T3alaChouf, la présidente d’honneur du festival Hend Sabri met en avant le film égyptien « La Terre » de Youssef Chahine (1969), avec Ezzat El Alaili et Nagwa Ibrahim. Collection Christophel / Collection ChristopheL via AFP

La quatrième édition du Gabès Cinéma Fen aura cette année un œil sur les classiques du cinéma arabe, tout en étant résolument tourné vers l’avenir.

 

>> A lire aussi : Retour du Festival International du Cinéma d’Animation de Meknès du 6 au 11 mai

« Questionner le rôle des images et celui des narrations visuelles », c’est l’ambition du Gabès Cinema Fen, selon les mots de sa directrice Fatma Cherif. Après une dernière édition perturbée par la pandémie de Covid-19, le festival revient pour une quatrième édition riche en questionnements et en débats.

A travers quatre sections (Art Vidéo, Réalité virtuelle, Cinéma, Art et pensée), le festival propose un cinéma arabe qui veut se raconter, « un cinéma d’auteur et alternatif, questionnant les problématiques de la région, son identité, l’image qu’il donne et qu’on lui attribue ».

Fondations

Le Gabès Cinéma Fen sera également l’occasion de mettre à l’honneur le cinéma égyptien de la fin des années 60 au milieu des années 80. L’actrice tunisienne Hend Sabri est, cette année, la présidente d’honneur du festival. A travers la section #T3alaChouf, cette dernière mettra en avant deux films fondateurs du cinéma arabe.

Le premier est « La Terre » (1969) de Youssef Chahine, dans lequel les terres agricoles d’un petit village, dans l’Égypte des années 30, sont menacées par la cupidité de riches propriétaires. Le second est « Al-Bidaya » (1986) de Salah Abu-Seif qui disait de son film : « J’ai essayé de faire un film fantastique, mais j’ai découvert qu’il a pris la forme de notre réalité ».

Environnement

Un des aspects fondamentaux du festival est également l’enjeu environnemental, sujet incontournable dans cette ville de Gabès. Le festival y accorde une place importante avec la section « Cinéterre » qui traite des sujets environnementaux à travers les films pour sensibiliser le public à ces questions.

Cette année, l’information vient donner raison à ces préoccupations puisque le 16 avril dernier, le pétrolier Xelo, qui tentait de se réfugier dans les eaux tunisiennes à cause de mauvaises conditions météorologiques, a coulé au large de Gabès avec une cargaison de 750 tonnes de gazole.

Si aucune fuite n’a été à déplorer, cet épisode a ravivé des souvenirs dans une région, déjà touchée par le passé, par des épisodes de pollution causés notamment par les industries du phosphate.

 

Gabès Cinéma Fen 2022, du 6 au 12 mai 2022.

 

Charly Célinain