La dernière fille du Bey de Tunisie, Lilia, s’est éteinte au Maroc

 La dernière fille du Bey de Tunisie, Lilia, s’est éteinte au Maroc

Mohamed Lamine Bey recevant le sultan Mohammed V à Tunis

Taj El Molk Lilia Housseini, épouse Chelly, était la dernière fille de Lamine Bey de Tunis. Dernier Bey déposé par Bourguiba en 1957.

La dernière fille du Bey de Tunis est décédée ce vendredi 19 février, dans sa 92ème année. La défunte a rendu son dernier soupir, entourée de ses enfants et ses petits-enfants à Casablanca.  Pour l’Histoire, le règne des Beys s’est arrêté brutalement en Tunisie, après la déposition du dernier descendent de la lignée Housseinite, en 1957, par Bourguiba.

Lamine Bey déchu et dépossédé de tous ses biens a traversé bien des déboires, outre l’humiliation publique. Il a fini sa vie, dans le dénuement le plus total, dans un petit appartement qu’il louait au centre de Tunis.

La plupart des membres de la famille ont quitté la Tunisie pour choisir notamment le Maroc comme pays d’accueil. En 1962, Lilia Bey et son mari décident de partir. Un exil préparé par le couple en toute discrétion. Leurs deux jeunes enfants ont pu les rejoindre quelque temps après. La défunte et son mari Dr Mohamed Chelly et leurs enfants vivent au Maroc depuis  1962.

Une princesse qui ne plaignait jamais

Taj El Molk Lilia a eu six enfants dont trois sont nés au Maroc. L’époux de la défunte, Dr Chelly était chirurgien. Il a exercé en tant que chef de l’hôpital de la ville de Tétouan. Après quelques pérégrinations, la famille prend ses quartiers à Casablanca. Dr Mohamed Chelly y avait exercé  jusqu’à son décès, en 1987. Il était diplômé de la Faculté de médecine de Paris.

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La maman, qui a reçu une éducation de princesse, a élevé ses enfants dans l’amour, la simplicité et l’humilité. Ses enfants racontent que malgré l’exil et les problèmes financiers, digne, Taj el Molka Lilia ne se plaignait jamais.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lamine_Bey

Les petits enfants de Lamine Bey sont installés au Maroc, dont quatre sont médecins. Restés longtemps dans l’ombre, c’est seulement après la révolution tunisienne, en janvier 2011, qu’ils décident d’agir. Ils présentent un dossier à l’Instance Vérité et dignité à Tunis qui leur a reconnu leurs droits.

Des projets de livres, dit-on, sont en gestation pour rétablir la vérité. Ils souhaitent raconter leur histoire telle que vécue par leur grand-père, Lamine Bey, dernier titulaire du titre, et par ses descendants.

Mishka Gharbi