Rentrée littéraire : La porte du voyage sans retour de David Diop

 Rentrée littéraire : La porte du voyage sans retour de David Diop

Le destin du jeune homme bascule dans la quête de cette femme rebelle qui refuse son destin

« La porte du voyage sans retour » troisième roman de David Diop marque une rentrée littéraire qui s’annonce riche en titres.

La porte du voyage sans retour est le surnom donné à l’île de Gorée. C’est à la fois une ile de l’océan Atlantique située dans la baie de Dakar et l’une des 19 communes de la capitale du Sénégal. Un Lieu chargé de récits douloureux et de vies brisées. C’est de là qu’étaient partis des millions d’Africains, aux temps de la traite des Noirs.

Dans ce contexte et en 1750, un jeune scientifique débarque dans cette concession française pour étudier la flore locale. Le décor est planté. « La porte du voyage sans retour » est en effet un des titres qui marque la rentrée littéraire. Parue il y a quelques semaines et éditée par les éditions du Seuil, l’œuvre est déjà saluée par la critique.

Son auteur est né à Paris en 1966 et a grandi au Sénégal. Maître de conférences à l’Université de Pau, Diop est connu du grand public par son roman doublement primé, « Frère d’âme ». Lauréat du Goncourt des Lycéens 2018 et de l’International Booker Prize 2021, il est traduit dans seize langues. L’auteur récidive et publie cette fois-ci un récit d’aventure avec en toile de fond une fresque historique qui raconte les affres de la colonisation et de l’esclavage. La figure de Michel Adanson, un naturaliste français (1727-1806), inspire le romancier.

Entre Histoire et fiction se profile un récit émouvant

« J’ai une fascination depuis fort longtemps pour Michel Adanson, raconte l’auteur, un naturaliste du XVIIIe siècle, parti explorer le Sénégal de 1749 à 1754. Il avait tout juste 23 ans.» Ambitieux, le jeune scientifique aspirait à devenir membre de l’Académie royale des sciences de Paris. Trois ans après son retour en France, Adanson  publie le récit de son voyage. »Durant son séjour, il a appris le wolof et collecté des contes et des légendes dans cette langue. Il a même composé des poèmes ».

Le personnage principal est donc botaniste. Il caresse le rêve de réaliser une encyclopédie universelle. Dans son périple, l’explorateur apprend l’histoire d’une jeune Africaine destinée à l’esclavage et parvenue à s’évader. Le destin du jeune homme bascule. Il se lance dans la quête de cette femme mystérieuses et rebelle qui s’échappe par des chemins dérobés à une inéluctable fatalité. Entre Histoire et fiction, se profile un récit émouvant, émaillé d’histoires vraies et de légendes.

>> Lire aussi :«Frère d’âme» de David Diop remporte le prestigieux prix Booker prize international

Mishka Gharbi