Les pénuries de lait s’installent dans la durée en Tunisie

 Les pénuries de lait s’installent dans la durée en Tunisie

En plus de la pénurie du pain devenue chronique en Tunisie malgré les régulières allégations gouvernementales de résolution de crise, cela fait plus d’une semaine que la pénurie totale en lait perdure.  

Cette nouvelle pénurie de lait fait suite à une production en nette baisse récemment qui avait déjà résulté un temps en une limitation du nombre de paquets par client dans les grandes surfaces depuis la rentrée scolaire.

Aujourd’hui mardi 28 novembre, le membre du bureau exécutif de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), Imam El Barkaoui, a réagi en déclarant que « l’absence de soutien et d’orientation pour le développement des systèmes agricoles est à l’origine de nombreuses difficultés, notamment la crise du manque drastique de lait », observable surtout dans la capitale.

 

Des causes multifactorielles

La même source a ainsi indiqué que les causes de la pénurie de lait comprennent la hausse des coûts de production, la vente massive de bétail (souvent illégalement au voisin algérien), le désintérêt des agriculteurs pour l’élevage des vaches devenu peu rentable, mais aussi la hausse des prix des aliments destinés aux animaux. Autant d’éléments structurels qui laissent à penser que cette pénurie sera cette fois difficile à solutionner de sitôt.

El Barkaoui a par ailleurs salué toutefois les efforts du ministère de l’Agriculture pour préserver tant bien que mal les systèmes de production agricole, soulignant qu’ils visent à promouvoir l’autosuffisance dans la production alimentaire destinée au bétail.

Dans une déclaration accordée aux médias nationaux, le représentant de la chambre patronale a déclaré que le prix de 1340 millimes le litre de lait ne couvre plus depuis longtemps désormais les coûts de production des agriculteurs et qu’il devrait être porté selon lui à 1800 millimes au minimum.

Annoncée de longue date par l’Utap dès l’été, la pénurie en lait avait été également prédite par les experts qui avaient évoqué la flambée des cours des céréales, la sécheresse, et le manque de liquidités dans les caisses de l’Etat.

Selon les données de l’Utap, les troupeaux tunisiens se sont réduits de 18 % durant l’été 2023, comparativement à la même période de 2022. Or, le marché tunisien absorbe 2 millions de litres quotidiennement en automne et en hiver.

 

Seif Soudani