Europe : quelle politique migratoire pour demain ?

 Europe : quelle politique migratoire pour demain ?

Parlement européen / Strasbourg


Après les élections européennes, la nouvelle composition du Parlement européen sera-t-elle propice à un changement de direction de la politique migratoire ?


Parlement européen


Quels changements au niveau de la politique migratoire ? C'est la question que se posaient les organisations et associations d'aide aux personnes migrantes et réfugiées, au soir des élections européennes (26 mai).


Les partis populistes et d'extrême-droite ayant réalisé une percée sans précédent lors de ces élections, malgré un bon résultat des écologistes et de quelques partis se préoccupant de l'accueil des personnes migrantes sur le vieux continent, les organisations de soutien ne sont pas forcément optimistes quant à un éventuel changement de direction de la politique migratoire européenne.


Chantier


Arrêt de l'application de la procédure Dublin, arrêt de la politique d'enfermement, autant de pratiques que les organisations européennes d'aide aux migrants espèrent voir changer dans les années à venir. En France, La Cimade espère que l'Union européenne en finira avec la politique migratoire actuelle, ou au moins, changera de cap : « Pour le nouveau Parlement européen, les chantiers seront nombreux en matière migratoire. La réforme du système d’asile commun sera probablement l’une de ses priorités. La Cimade rappelle l’enjeu de mettre fin au système actuel, basé en partie sur le règlement Dublin inefficace et coûteux, et qui entraîne des violations des droits ».


Déclaration de Paris


A l’issue d’un colloque sur l’asile et la migration, organisé conjointement par France Terre d’Asile et la Fondation Heinrich Böll (France), les 6 et 7 mars dernier, 11 organisations françaises et allemandes ont adopté la « Déclaration de Paris ».


Pour ces derniers, les acteurs de la société civile doivent prendre les initiatives que les gouvernements ne veulent prendre en faveur de l’accueil des migrants.


Les signataires de la Déclaration de Paris entendent œuvrer conjointement, échanger des idées, mutualiser les recherches et résultats d’experts « afin de constituer, sur cette base, un réseau commun ».


Des moyens en commun pour des buts communs parmi lesquels « le respect inconditionnel du principe de non-refoulement » (Convention de Genève), « la non-criminalisation des acteurs de la société civile qui viennent en aide aux migrants » ou encore « la priorité au sauvetage en mer et à l'accueil immédiat des personnes secourues ».


Si l'incertitude plane concernant la future politique migratoire européenne, la société civile met en place les actions pour peser sur ce débat. Mais est-ce que ce sera suffisant ?

Charly Célinain