France. Forte concurrence à gauche aux législatives pour Kader Arif, le ministre fils de harki

 France. Forte concurrence à gauche aux législatives pour Kader Arif, le ministre fils de harki

Le ministre des anciens Combattants Kader Arif (au centre) en compagnie de sa suppléante Émilienne Poumirol (à droite) à Villefranche-de-Lauragais le 25 mai 2012. AFP PHOTO / Eric Cabanis


Parmi les nouveaux ministres candidats aux prochaines législatives, Kader Arif devra affronter une rude concurrence pour emporter la 10e circonscription de Haute-Garonne… et garder son portefeuille des anciens Combattants.


 


Un ministre peu connu, mais bien implanté en Haute-Garonne


C’est l’un des nouveaux visages du gouvernement Ayrault. Kader Arif n’en est pas pour autant un novice en politique puisqu’il a été élu au conseil municipal de Castanet-Tolosan, près de Toulouse, dès 1995. Ce natif d’Alger proche de Lionel Jospin, puis de François Hollande, est solidement implanté en Haute-Garonne, où il dirige notamment la fédération socialiste départementale depuis 1999.


Au congrès du Mans en 2005, il est nommé secrétaire national aux fédérations et devient ainsi le numéro 3 du parti. Au PS, Kader Arif s’est auparavant occupé des relations internationales, notamment transméditerranéennes en raison de sa double culture.


Ministre délégué aux anciens Combattants depuis le 16 mai dernier, Kader Arif compte bien conforter sa position au gouvernement en remportant un siège à l’Assemblée nationale. En effet, Jean-Marc Ayrault a prévenu : tout ministre battu aux élections législatives quittera le gouvernement.


Pour la bataille des législatives de juin prochain, le ministre est investi par le parti dans la 10e circonscription de Haute-Garonne, qui comprend notamment le canton de Castanet-Tolosan, sa ville d’adoption depuis 15 ans.


 


Forte concurrence à gauche


Ce diplômé en communication aura face à lui 12 autres candidats, dont deux socialistes dissidents : Daniel Ruffat et Gilbert Hébrard, tous deux exclus du parti socialiste. M. Hébrard se justifie en expliquant que « cette circonscription était (son) territoire ». En tant qu’agriculteur, il estime qu’il représenterait mieux la diversité à l’Assemblée que Kader Arif qui devra céder sa place à sa suppléante, le docteur Émilienne Poumirol.


Outre les deux dissidents, le ministre devra affronter au premier tour quatre autres candidats d’une gauche décidément très morcelée. En effet, le Parti ouvrier indépendant, le Nouveau parti anticapitaliste, Lutte ouvrière et le Front de gauche présentent chacun leur champion. À cela s’ajoutent deux candidats écologistes.


 


Aller au contact des gens


Kader Arif n’en fait pas moins campagne avec le sourire et en confiance. « Avec François Hollande, notre Président, donnons au changement une majorité la plus forte possible à l’Assemblée nationale », plaide notamment le ministre lors des bains de foule qu’il affectionne.


Il était ainsi sur les marchés de Villefranche-de-Lauragais et de Revel vendredi et samedi derniers, parce que la légitimité en République ne peut venir que « du suffrage universel et du contact avec les autres », selon lui. Lorsqu’il arpente les marchés du département, les anciens combattants le reconnaissent facilement et viennent le saluer. Fils de harki, le nouveau ministre des anciens Combattants est un familier des préoccupations des vétérans.


 


Rached Cherif

Rached Cherif