Tunisie. Libération de Slim Chiboub

 Tunisie. Libération de Slim Chiboub

Slim Chiboub


 


Symbole du népotisme et des passe-droits sous Ben Ali, Slim Chiboub a été libéré de la prison de la Mornaguia dans l’après-midi du mardi 12 janvier 2016. Le juge d’instruction a en effet accepté la demande de libération présentée par les avocats de l'homme d'affaires gendre de l'ex dictateur déchu et ex détenteur de l’Espérance sportive de Tunis.


 


Conformément à la loi tunisienne, la durée maximale d’une détention préventive est de 14 mois. Notons toutefois que le ministère public (équivalent du parquet, ndlr) n’a pas jugé nécessaire de présenter de recours contre la libération de Chiboub, signe de l’absence de volonté politique de le maintenir en prison, selon plusieurs observateurs. Un juge avait pourtant rejeté la demande de libération conditionnelle de son comité de défense en septembre dernier.


C’est donc par cette décision qu’Omar Mansour, qui vient de prêter serment ce matin mardi, entame son mandat de ministre de la Justice, lui qui est soupçonné par l’opposition d’avoir couvert l’affaire du vol d’un yacht par Imed Trabelsi avant la révolution.


Slim Chiboub avait été arrêté à sa descente d’avion le 11 novembre 2014, alors qu’il était en fuite à Dubaï depuis les évènements de la révolution où son domicile avait été envahi et plusieurs voitures de luxe dont des Ferrari saisies.


L’homme doit fera face à un total de 14 procès, dont les deux affaires dans lesquelles il a écopé d'une peine d'emprisonnement ferme et une autre d'un non-lieu. Parmi ces procès, quatre sont traités par le tribunal de première instance et huit par le Pôle judiciaire spécialisé dans les crimes financiers. Tous ces procès concernent des affaires de corruption, de malversations, et d'abus de pouvoir, hormis une affaire de port d’arme sans autorisation.


Dans une autre affaire, un juge a ordonné fin décembre 2015 l’expulsion de l’épouse de Chiboub, Dorsaf Ben Ali, de son domicile de Sidi Bou Saïd, confisqué par l’Etat tunisien. Ses avocats attendent la période de grâce pour faire appel de cette décision fin janvier courant.


 


S.S


 




 

Seif Soudani