Palais Bourbon : Nouvelle tribune pour exiger le retrait d’une œuvre raciste

 Palais Bourbon : Nouvelle tribune pour exiger le retrait d’une œuvre raciste

Deux Noirs, lèvres gigantesques et yeux exorbités. Une tribune réclame une nouvelle fois le retrait du tableau d’Hervé Di Rosa des couloirs du Palais Bourbon de l’Assemblée nationale.

Une tribune avait déjà été publiée et une pétition lancée, il y a un an, pour attirer l’attention sur le fait que cette fresque trônait dans les couloirs de l’Assemblée nationale. Or, depuis, rien n’a bougé.

« La toile est toujours là, le débat de fond n’a pas eu lieu et certains ont pu croire que nous ne souhaitions pas l’ouvrir », écrivent le romancier Julien Suaudeau et Mame-Fatou Niang, professeure de littérature française et francophone à l’université de Pittsburgh, aux Etats-Unis et réalisatrice du documentaire « Mariannes noires ».

Ils étaient les auteurs de la première tribune, parue l’an dernier, ils le sont, une nouvelle fois, pour le texte qui vient d’être publié sur le site de Slate.

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Œuvre signée Hervé Di Rosa

La fresque murale exposée sur les murs de l’assemblée nationale doit être décrochée. Voilà ce que réclament les auteurs de cette nouvelle tribune. La pétition lancée en 2019 réclamait déjà le retrait du Palais Bourbon de cette œuvre d’art signée Hervé Di Rosa où l’on peut voir des visages de Noirs aux grosses lèvres qui ne sont pas sans rappeler effectivement les heures les plus coloniales et esclavagistes de l’histoire française. Le texte s’adressait directement au président de l’Assemblée nationale et aux députés.

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Répondre sans faux-fuyants

« Ce tableau d’Hervé di Rosa est-il la meilleure œuvre pour commémorer la première abolition de l’esclavage? », la pétition lancée hier pose le problème plus spécifiquement, « c’est aux élu·es de l’Assemblée nationale, où la toile est accrochée depuis 1991, de répondre sans faux-fuyants ».

Cette fresque, de deux fois 20 mètres de long, est censée représentée l’abolition de l’esclavage en France en 1794. Et c’est tout l’effet inverse qu’elle produit. Ce tableau est installé sur les murs de l’Assemblée nationale depuis 1991.

« Je ne vais pas me justifier que tous mes personnages ont de grandes lèvres. Les formes sont à tout le monde. Alors, on va reprocher à Picasso de peindre des femmes horribles avec de grands sexes », avait tenté de répondre l’artiste l’année dernière.

 

Chloé Juhel