Présidentielle 2022 : entre abstention, colère ultramarine et attentes écologiques

 Présidentielle 2022 : entre abstention, colère ultramarine et attentes écologiques

France, Paris, 2022-04-24. Soirée électorale du Président sortant et réélu Emmanuel Macron, à la présidentielle 2022 au Champ-de-Mars à Paris. Carine Schmitt / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

La réélection d’Emmanuel Macron a été marquée par une abstention record et une grosse attente sur la politique écologique.

 

« Ce vote m’oblige pour les années à venir », a déclaré Emmanuel Macron dans son discours au Champ-de-Mars (24 avril), suite à sa réélection. Avec 58,55% des voix, il devance Marine Le Pen qui a obtenu 41,45% des voix (Ipsos-Sopra Steria). Une victoire marquée par une abstention de 28%, du jamais vu au second tour depuis 1969. La Seine-Saint-Denis (44,96% de votes exprimés), la Haute-Corse (49,35% de votes exprimés) et le Val-de-Marne (55,2% de votes exprimés) comptent parmi les départements métropolitains les plus touchés par l’abstention.

Présidentielle 2022 : entre abstention, colère ultramarine et attentes écologiques
Cartes de France représentant le niveau de l’abstention par commune au premier et au second tour de la présidentielle 2022, en % des inscrits, selon les résultats complets du ministère de l’Intérieur lundi à 06h00.

Colère ultramarine

En Outre-mer, l’abstention a atteint 52,82% en Guadeloupe, 54,55% en Martinique ou encore 61,10% en Guyane. Trois départements où Marine Le Pen est arrivée largement en tête des votes. Loin d’être un vote d’adhésion au programme de la candidate du Rassemblement national, ce vote montre que la colère exprimée par le large mouvement de contestation contre l’obligation vaccinale pour les soignants est toujours présente. « C’est un vote de rejet envers Emmanuel Macron (…) La réponse répressive, par l’envoi des forces de l’ordre, et les scandales sanitaires [Obligation vaccinale ou encore chloredecone, ndlr] ont suscité beaucoup de rejet envers une politique obligatoire de vaccination », souligne Martial Foucault, directeur du Cevipof.

Attentes écologiques

Si Greenpeace se félicite de la réélection d’Emmanuel Macron, l’ONG attend beaucoup de la politique écologique du président. « Son programme politique reste ancré dans une logique productiviste, libérale et technocentrée, incompatible avec les objectifs climat de l’accord de Paris (…) Des enjeux qui semblent toujours échapper au Président Macron, au-delà de ses déclarations incantatoires », réagissait hier soir (24 avril) Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, via un communiqué. L’ONG appelle tous les citoyens à manifester le 1er mai « pour faire entendre une voix forte de la société civile ».

 

 

Charly Célinain