Tennis. US Open : Ons Jabeur se qualifie au forceps

 Tennis. US Open : Ons Jabeur se qualifie au forceps

Dépêché sur le terrain, un médecin mesure la tension artérielle de Jabeur dès le premier set

Faut-il s’inquiéter de la forme physique aux abois d’Ons Jabeur ? Fêtant ce jour-là ses 29 ans, la tunisienne s’est sortie hier 29 août, dans la douleur, du piège tendu par la modeste jeune Camila Osorio (7-5, 7-6 [4]) au premier tour du Grand Chelem américain. Extrêmement diminuée par des problèmes respiratoires, la 5e joueuse mondiale a fait appel au médecin dès le premier set. 

Quart de finaliste dix jours auparavant à Cincinnati, Jabeur n’était certes pas au sommet de sa forme. Mais on était loin de s’imaginer que ce premier tour du tournoi de clôture de la saison serait aussi compliqué pour elle.

D’emblée mise en difficulté par la Colombienne Camila Osorio, 21 ans et 68e mondiale, la tunisienne partait archi favorite, mardi, d’autant qu’elle n’avait fait qu’une bouchée de la même joueuse il y a moins de deux ans, même tournoi, même court, sur le score humiliant de 6-0, 6-1. Un match qui s’était terminé en accolade de consolation, au bord des larmes. Déjà dans le top 100 à l’époque, la colombienne a depuis progressé, mais pas au point d’inquiéter Jabeur pensait-on, à moins d’une surprenante contre-performance de cette dernière.

 

Naufrage physique

Pour son entrée en lice, Jabeur a d’abord pris les devants en breakant par deux fois son adversaire pour mener 4-1. A partir de ce point de basculement débute un long calvaire : le naufrage physique de la tunisienne qui a déjoué, visiblement empruntée, perdant son avance jusqu’à être menée 5-4. La finaliste de l’édition 2022 demande un temps-mort médical pour des problèmes a priori respiratoires.

 

« Comment expliquer qu’une athlète du top 5 WTA puisse n’avoir que 20 minutes dans les jambes ? », s’interroge un commentateur. Si le spectateur est roi, la question est légitime. Impréparation, maladie, ou métabolisme laissant à désirer ? Ce n’est pas la première fois que Jabeur éprouve des difficultés à s’adapter aux climats chauds et humides en outdoor.

Transpirant abondamment, elle ne fut pas la seule à se plaindre hier des lourdes conditions météorologiques à New York City, même si cela l’affecte tout particulièrement. Néanmoins pour la deuxième année consécutive, la proximité des parcs entourant les courts pose un challenge supplémentaire plutôt insolite : la suffocante odeur de cannabis provenant de cet espace très fréquenté en cette période de l’année. Une odeur relevée par le français Monfils ici, tout comme la grecque Sakkari ici.

 

Au final Jabeur a pu reprendre le jeu et remporter le premier set. S’en est suivi un second set fortement décousu, où l’une et l’autre n’ont cessé de perdre leurs jeux de service. La tunisienne a ensuite manqué ses deux premières balles de match à 5-4, avant de conclure au tie-break, à la force du mental heureusement intact. Elle retrouvera au second tour la redoutable tchèque Linda Noskova (18 ans, 41e mondiale), tombeuse de l’Américaine Madison Brengle en 53 minutes (6-2, 6-1). Rappelons que dans l’unique match qui les a opposées, Noskova avait battu Jabeur en 3 sets en janvier dernier en demi-finale du tournoi d’Adélaïde en Australie.

Seif Soudani