Comparution de l’ambassadeur Tunisien en France devant un juge d’instruction

 Comparution de l’ambassadeur Tunisien en France devant un juge d’instruction

Abdelaziz Rassâa recevant ses lettres de créances des mains du président Béji Caïd Essebsi


Un juge d’instruction vient d’adresser une convocation à Abdelaziz Rassâa, ambassadeur de Tunisie en exercice à Paris, en vue de l’interroger dans le cadre de l’affaire où est également cité l’actuel ministre de l’Energie, Khaled Kaddour, a-t-on appris en fin de journée de mardi 28 novembre. Tentaculaire, l’affaire est en passe de devenir une affaire d’Etat plus qu’embarrassante pour le gouvernement Chahed.


Le même jour, la leader d’opposition Samia Abbou demandait au ministre de l’Energie, de passage au Parlement à l’occasion de la discussion du budget de son ministère, « d’avoir la décence de présenter sa démission le temps du déroulement du procès ».


Le même juge d’instruction au Pôle juridique et financier chargé de l’affaire dite « Voyageur » ou encore « ETAP-gate » a donc convoqué l’ancien ministre de l’Industrie au moment des faits, Abdelaziz Rassaâ, actuel ambassadeur Tunisien à Paris qui devra être rapatrié pour les besoins de cette comparution qui pourrait nécessiter plusieurs jours sur le sol tunisien.


 


Un CV de technocrate


Ingénieur de formation, Rassâa (60 ans), il entame après des études à Nancy en France une mission à l'Entreprise tunisienne d'activités pétrolières (ETAP) dès septembre 1982.


Il fut secrétaire d’État tunisien chargé de l'Énergie renouvelable et des Industries alimentaires sous l’ancien régime, de 2007 à février 2011, reconduit à ce poste sous gouvernements Mohamed Ghannouchi 1 et 2, puis promu ministre de l'Industrie et de la Technologie au lendemain de la révolution de la dignité, du 7 mars au 24 décembre 2011, au sein du gouvernement Béji Caïd Essebsi. Il fit ensuite son entrée dans la diplomatie en tant qu’ambassadeur de Tunisie en France nommé le 6 novembre 2016 et investi depuis le 6 janvier 2017, en remplacement de Mohamed Ali Chihi. En octobre 2013, il avait annoncé son adhésion au parti Nidaa Tounes.


Sont également convoqués dans cette affaire de corruption présumée un juge actuellement en exercice et l’homme d’affaires Slim Chiboub. Fin 2014, nos confrères de Nawaat avaient révélé les dessous complexes du montage financier. Une complexité qui explique en partie les lenteurs de la justice, en l’occurrence le Pôle judiciaire financier situé Avenue Mohamed V à Tunis.   


Pour autant, l’affaire éclabousse la diplomatie tunisienne et avec elle le gouvernement Chahed déjà en difficulté des suites d’une autre affaire de trafic d’armes, qui avait eu raison au début du mois de l’ambassadeur en exercice au Maroc Najem Gharsalli.  


 


S.S

Seif Soudani