[Vidéo] Majd Mastoura : « La TV nationale m’a censuré ! »

 [Vidéo] Majd Mastoura : « La TV nationale m’a censuré ! »


 


C’est presque un clash qui s’est déroulé jeudi soir en direct et en prime time sur la Wataniya 1. Invité pour la première fois à par la TV nationale depuis son triomphe à Berlin qui a fait les titres de tous les médias internationaux, le jeune acteur révélation, Majd Mastoura, a accusé la chaîne de l’avoir censuré lors du JT, en coupant sa déclaration au montage. Une déclaration où il dédiait son trophée aux martyrs de la révolution…


Le film tunisien « Hédi » (Nhebbek Hédi), du réalisateur tunisien Mohamed Ben Attia, avait pour rappel remporté deux prix à la clôture samedi dernier de la 66ème édition de la "Berlinale", prestigieux festival international du film de Berlin : prix de la meilleure première œuvre, et Ours d'argent du meilleur acteur décerné à Majd Mastoura, acteur principal du long métrage.


Dans son émouvant speech, Majd Mastoura avait rendu hommage en des mots simples aux martyrs de la Révolution tunisienne : « Je ne trouve pas les mots ! (…) Ca avait commencé comme un jeu un an auparavant… Je dédie ce prix au peuple tunisien, ce grand peuple tunisien ! A tous les martyrs de la révolution tunisienne. On n'aurait pas pu être là sans vous les mecs… J'espère qu'on continuera à vivre libres, heureux, et à produire des belles œuvres. Merci la Tunisie ! ».


Jeudi soir, lorsqu’il prend la parole, Mastoura répond à la question « en quoi êtes-vous redevables à la Tunisie ? » en expliquant : « Même si cette patrie ne m’a rien donné, je lui suis tout de même reconnaissant, surtout aux martyrs, qui ont milité pour une Tunisie meilleure, la liberté, et la justice sociale (…). Ce speech je ne l’avais pas préparé, il était spontané. Le JT de notre télé nationale, celle que nous payons avec nos impôts nous a gâté en le supprimant »…


« Pas besoin d’escalade ! », interrompt alors Elyess Gharbi, lorsque Mastoura évoque ses soupçons de censure du passage en question. Le présentateur de l’émission va alors invoquer un possible incident technique puis le fait que la vidéo n’était disponible qu’en streaming. Une rapide recherche de la séquence permet pourtant de la retrouver aisément, et Gharbi avait d’ailleurs traduit et lu le speech à l’arabe en début d’émission.


Un malaise qui fera date, en jetant sérieusement le trouble sur la ligne éditoriale du journal télévisé « officiel ». Pourvu que la TV du service public ne renoue pas avec ses vieux démons…


 


Seif Soudani




 

Seif Soudani