Tous les « Ftours » du Monde

 Tous les « Ftours » du Monde


On connaît bien les ftours des Français d’origine maghrébine et leurs traditionnelles chorbas et hariras, mais on occulte souvent ceux des autres populations vivant en France pourtant très originaux dans leurs pratiques. Du Pakistan à l’Irak en passant par le Sénégal, tour d’horizon des différents ramadans internationaux. 


TURQUIE


Eray habite en banlieue parisienne avec ses parents et ses deux petits frères. Pour lui, il n’y a pas de plats spécifiques au ramadan. On en compte juste trois ou quatre. Du riz accompagné de bœuf ou de poulet, et de la soupe, type chorba. Pour accompagner les plats, les familles dégustent du “pogaça”, sorte de pain brioché, salé, nature ou fourré, sans oublier les célèbres “börek”, des pâtisseries salées. Pendant cette période, le dessert de prédilection est le “halka tatli”, un régal à base de pistaches.


 


SÉNÉGAL


A l’image de ce qu’on peut voir au Maghreb, la rupture du jeûne commence par un verre de lait et des dattes. Les bricks sont naturellement au menu. Les plats traditionnels africains viennent de tous les pays du continent : mafé, vermicelles accompagnés de poulet et de sauce à l’oignon, ou encore la fameuse spécialité sénégalaise, le “thiéré”. Ce couscous à base de mil peut être présenté de nombreuses façons comme le “thiéré sim” (à base d’agneau ou de poulet), le “thiéré mboum” aux choux (à base de poisson notamment) ou encore le “bassi salté” (à base de boulettes de viande). Au dessert : fruits de saison, comme la mangue ou la pastèque. Le plus souvent, c’est le chef de famille ou les garçons qui se chargent de faire les achats.


 


MALI


Mahmadou, un jeune homme actif et sportif, a des souvenirs précis du ramadan. Surtout les pastelles, des beignets salés farcis à la viande ou au poisson. Pendant la période de fête, jusqu’à six plats différents peuvent être proposés. On retrouve, tout comme au Maghreb, les incontournables bricks. La fin du repas est le plus souvent composée de beignets sucrés, fourrés ou non. Généralement, toute la famille et les invités dînent ensemble et se retrouve autour de la table pour plus de convivialité et d’échanges.


 


 



IRAK


Ali, jeune lycéen irakien, en est déjà à son quatrième jeune malgré son âge. A la rupture du jeûne, il boit un verre de lait et avale un nombre impair de dattes, une tradition courante en Irak. En guise de boisson, un jus d’abricot fait maison permet de couper la soif sans excès et de commencer le repas paisiblement. L’un des premiers plats est une soupe préparée à base de lentilles. Mais, pour varier les plaisirs, la famille peut aussi commencer par une simple soupe de légumes.


Du côté des plats plus consistants, on retrouve sur la table des assiettes de légumes farcis à la viande hachés, au riz ou à la tomate, par exemple, le tout fortement  accompagné d’oignons, un élément essentiel de la cuisine du pays, comme le “dolma”. Un incontournable de la table irakienne : le riz. Les convives l’accompagnent d’une sauce aux légumes. Et les mets traditionnels font leur retour pendant le ramadan : le “kouba”, par exemple, une boule de semoule à la viande hachée et à l’oignon. Idem pour le kebab irakien, à base lui aussi de viande hachée et d’oignon, que l’on fait frire et servi avec une sorte de crêpe.


Pendant le ramadan, l’iftar peut compter jusqu’à cinq plats. Au dessert : les traditionnels “baklawa”, des gâteaux à base de miel, de pistaches ou d’amandes, sont particulièrement appréciés, ou encore les “zlabiya”, toujours enrobés au miel. Mais le dessert préféré de la famille reste le “halawa tchariya”, préparé avec du vermicelle, du sucre et du lait.


 


SYRIE


Line, jeune femme qui vit à Paris, confie rompre le jeûne avec ses boissons préférées : l’eau et le thé. Un peu comme au Maghreb, on débute les festivités par une soupe, qui peut prendre des senteurs de chorba. Très vite, on passe au plat traditionnel : le “yabra”. De longs cylindres à base de feuilles de vignes et farcis avec du riz. Ce sont souvent les femmes qui préparent les plats. Pendant le repas, la famille mange du pain rond, fait maison. Il accompagne la soupe à côté du “yabra”. Le dessert privilégié de cette période est le “kenafeh”, réalisé à base de cheveux d’ange trempés dans du sirop, du fromage, du beurre ou de la pistache. Les plats traditionnels sont nombreux et chacun se sert à la façon d’un buffet, en version mezzé.


 



PAKISTAN


Junaïd pratique le ramadan depuis son adolescence. Installé à proximité de Paris, il vit en famille. Chaque année, c’est le même rituel. Pour rompre le jeûne, il commence par manger des dattes et boire essentiellement de l’eau. Il peut aussi consommer une boisson traditionnelle, fabriquée à base de plantes, appelée le “roh-afza”. Une sorte de sirop rouge mélangé avec de l’eau ou du lait.


La famille commence généralement le repas par des nems, des samossas ou encore du “pakora”, un plat à base d’oignons accompagné de sauces épicées. Pour adoucir le feu des épices, les convives mélangent ces sauces avec du yaourt nature et de la menthe. Une bonne manière de le faire goûter aux enfants. Une salade de fruits est souvent proposée en complément.En plat principal, les convives retrouvent souvent du “kosta”, une recette à base d’œufs et de sauces servie avec de la viande hachée. Le riz peut accompagner le tout, souvent proposé avec de la viande, il compose le “plao”, un plat particulièrement apprécié durant cette période. Enfin, le pain accompagne ces différents plats. On retrouve notamment le “paratha”, un pain plat qui peut être fourré de légumes. Toutefois, le “roti”, une galette très proche du nan, est aussi servi sur la table de fête. Le menu pakistanais est bien garni, avec quatre plats, voire plus. Un véritable moment de partage, puisque les mets sont le plus souvent préparés par tous ceux qui participent à l’iftar.


 


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Kader Bengriba