Chroniques à Budapest: Mélina Robert-Michon : « Je ne vais pas arrêter aux JO de Paris ».

 Chroniques à Budapest: Mélina Robert-Michon : « Je ne vais pas arrêter aux JO de Paris ».

Notre journaliste Nadir Dendoune est à Budapest en Hongrie pour couvrir les Championnats du monde d’athlétisme qui démarrent aujourd’hui. Il a rencontré la lanceuse de disque Mélina Robert-Michon, juste avant son concours.

C’est la Jeannie Longo de l’athlétisme français. Après sa contre-performance au Jeux Olympiques de Tokyo en 2021 où Melina Robert-Michon fut éliminée en séries, beaucoup la croyaient finie. Surtout que la lanceuse de disque française venait d’avoir 42 ans. Et à cet-âge-là, les athlètes sont souvent à la retraite ou reconverties en coach. Elle a continué, sûre de sa force et surtout certaine de son désir.

La médaillée olympique de Rio en 2016 est de retour dans la capitale hongroise où elle a fait ses débuts internationaux en 1998 ! Elle participait alors aux Championnats d’Europe. Vingt-cinq ans plus tard, Mélina Robert-Michon est toujours autant motivée. Elle sera la piste de Budapest ce dimanche à 10h30 pour ses dixième championnats du monde avec pour objectif de se qualifier pour la finale. Nous l’avons rencontrée à Budapest, juste avant son concours.

LCDA : Votre première sélection en Equipe de France seniors date de 1998. C’était aux Championnats d’Europe de Budapest…

Oui. Je n’ai pas du tout l’impression que ça fait 25 ans que je suis en équipe de France. C’est passé tellement vite. Il y a des athlètes en équipe de France qui n’étaient même pas nés quand j’ai fait mes débuts ! On en parle souvent avec les autres athlètes, on en rigole aussi.

Quel souvenir gardez-vous justement de cette première participation dans un grand championnat ?

Ce n’est pas le meilleur souvenir pour être honnête avec vous. Je revenais des Championnats du monde juniors où il y avait une superbe ambiance. J’arrive à Budapest et je découvre pas mal de tensions entre les athlètes, où il n’y a pas la dimension collective qu’il y avait chez les Juniors. En plus, je n’avais pas fait une bonne performance lors de ces championnats.

Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?

Plutôt bien. Au vu des performances que j’ai répétées, et pas seulement ma performance à Montreuil, (NDLR : Fin mai, elle s’est approchée de son record de 2016 (66.73m) avec un jet à 65.49), j’ai l’impression d’être sur les bases de 2016, 2017 qui ont été des bonnes saisons.

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Vous revenez de deux années plutôt difficiles…

Après l’échec de Tokyo aux Jeux olympiques en 2021, je me demandais si j’étais encore à ma place. Cette saison-là, je me suis vraiment posé la question d’arrêter, mais il y avait toujours cette flamme qui était là. Je voulais tenter encore pour être sûre de ne rien regretter.

Vous avez 44 ans. L’année prochaine, ce sont les Jeux à Paris. Cela pourrait être un bon moment pour mettre un terme à votre carrière. Est-ce donc vos derniers Mondiaux d’athlétisme ?

Non. Je veux continuer. Je ne vais pas arrêter aux Jeux de Paris. D’autres veulent finir sur cet évènement que sont les Jeux olympiques pour marquer le coup. Moi, j’aimerais bien revenir à Tokyo pour les Mondiaux 2025 dans des conditions différentes pour pouvoir en profiter dans des conditions plus normales qu’à Paris. En plus, j’aurais ma revanche à prendre par rapport aux précédents Jeux olympiques. .

Comment expliquez-vous votre longévité ?

J’ai la chance d’avoir eu des entraineurs qui n’ont jamais grillé les étapes avec moi. Dès qu’il y avait un pépin physique, quelque chose qui n’allait pas, on essayait de régler le problème. On ne laissait rien traîner, en étant toujours très attentifs. On a fait le renforcement musculaire qu’il fallait à chaque fois.

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Si vous montez sur le podium à Budapest, vous serez l’athlète la plus âgée aux Mondiaux. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

L’important pour moi, c’est la médaille, pas mon âge ! Après, je commence à me rendre compte que mon parcours est inspirant et qu’il n’est pas habituel pour beaucoup. Les records commencent à m’intéresser. C’est mon parcours, c’est le mien, je le vis, ça ne me semblait pas si exceptionnel. Mais à force d’en entendre parler, je me demande si d’autres gens ont déjà fait ça avant. Au meeting de Florence après ma performance à Montreuil, j’étais impressionnée par le nombre d’athlètes et de coachs qui sont venus me féliciter. Je ne voyais pas ça comme ça, et ces retours-là m’ont permis de comprendre que ce n’était pas si normal. C’était touchant.

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Nadir Dendoune