En Tunisie, la flambée des prix du gaming n’arrête pas les joueurs

 En Tunisie, la flambée des prix du gaming n’arrête pas les joueurs

Crédit photos Seif Soudani / LCDA

« L’hiver pointe le bout de son nez, une période sombre et incertaine nous attend, chacun ferait mieux de sécuriser de quoi se divertir ! », s’exclame le client de l’une des principales enseignes de revente de jeux vidéo du Grand Tunis.

 

 

 

En cette année 2020, la conjonction de plusieurs facteurs dont la rareté des stocks de la nouvelle génération de consoles, le transport mondial fortement ralenti, et une inflation galopante, ont contribué à une crise d’une ampleur inédite du secteur de l’entertainment vidéoludique. En cette semaine de black Friday, la hotline d’une boutique de l’Ariana en Tunisie ne cesse de sonner.

Au bout du fil, des clients anxieux qui tentent de s’enquérir des disponibilités sans cesse repoussées. Contrairement à d’autres pays arabes qui disposent de circuits officiels et de représentants agréés, Xbox et Playstation ne sont revendues que par des enseignes spécialisées dans l’import. Résultat, il n’est pas rare que les prix s’envolent pour couvrir les prix de revient exceptionnellement hauts en cette période tourmentée.

 

Explosion du gaming à l’aune du confinement et du couvre-feu sanitaires

Car si en Asie et dans les pays occidentaux, les revendeurs ont du mal à honorer leurs précommandes depuis la sotie de la neuvième génération de consoles le 19 novembre, la situation au Maghreb, et plus particulièrement en Tunisie, est encore plus désespérée.

Depuis les Emirats arabes unis, à Dubaï, où les principaux revendeurs tunisiens se ravitaillent en marchandises, nous avons recueilli le témoignage d’un particulier de nationalité tunisienne, parti faire ses achats sur place, histoire de réduire le nombre d’intermédiaires et autant de marges supplémentaires.

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Passionné de gaming, Khaled Nasra explique que l’engouement autour des dernières consoles de Sony et de Microsoft atteint récemment un plus haut historique. En cette année de Covid, « les scalpers », ces spéculateurs qui détournent les stocks en grandes quantités aussitôt un produit à forte demande est disponible à la vente en ligne, ont redoublé d’ingéniosité.

« Pour contourner la limitation d’une machine par client, certains ont envoyé leurs proches faire la queue notamment dans plusieurs adresses à Al-Deira, quartier commercial du centre de Dubaï », s’indigne-t-il.

Dans un pays où l’euro s’échange contre 3,24 dinars tunisiens, le prix d’une console dernière génération équivaut aujourd’hui à plus de trois mois de salaire d’un cadre moyen. De quoi refroidir les joueurs occasionnels, qui se réfugient dans des passe-temps moins onéreux. Mais pas de quoi décourager les frénétiques inconditionnels de la plateforme de Sony qui fête cette année ses 25 ans d’existence.

Seif Soudani