Epilogue judiciaire de l’affaire Lamine Dieng en France

 Epilogue judiciaire de l’affaire Lamine Dieng en France

Manifestation à Paris le 17 juin 2017 pour rendre hommage à Lamine Dieng


La justice française n’aura donc pas donné raison aux proches de ce jeune homme noir, mort dans un fourgon de police parisien en 2007. La Cour de cassation vient de confirmer le non-lieu.


C’est la fin de la procédure judiciaire en France. Mais probablement le début d’un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme. Il y a quelques jours, la Cour de cassation a confirmé le non-lieu à propos de la mort de Lamine Dieng, dans un fourgon de police dans le 20e arrondissement de Paris, il y a tout juste 10 ans. C’était le 17 juin 2007.


En 2014, le juge avait déjà rendu une ordonnance de non-lieu. La cour d’appel avait confirmé ce jugement l’année suivante. La Cour de cassation a considéré que cette décision était « régulière ». Pour les magistrats, l’usage de la force exercé par les policiers « a toujours été raisonné et proportionné ». Il n’y a donc pas eu « faute ».


Conclusions accablantes


Depuis le début, la famille de Lamine Dieng dénonce un « homicide barbare commis en bande organisée ». La première autopsie faisait état d’un arrêt cardiaque. La seconde expertise, obtenue après que les proches ont porté plainte contre X, a révélé une mort par asphyxie. Le calvaire de Lamine a duré 30 minutes, au cours desquelles il a été maintenu face contre terre par 300 kg. Ce qui correspond au poids total des policiers qui étaient agenouillés sur son dos.


La famille a toujours souligné le fait que les conclusions définitives des expertises médicales étaient accablantes : « asphyxie mécanique par suffocation, suffocation due à l’appui facial contre le sol avec pression du sommet de la tête ».


2 000 euros aux policiers

Et pour ajouter à la difficulté de la famille de Lamine Dieng d’encaisser cette décision de justice, elle a été condamnée à verser 2 000 euros aux policiers. « C'est définitivement terminé, il ne reste plus aucun recours en France.


Il ne reste plus qu'à saisir la CEDH : Cour européenne des droits de l'homme. », peut-on lire sur la page facebook Lamine Dieng. La suite de cette trop longue affaire se jouera donc à Strasbourg.


Chloé Juhel

Chloé Juhel