Grève de sans-papiers dans 30 entreprises en Ile-de-France

 Grève de sans-papiers dans 30 entreprises en Ile-de-France

Plus de 500 ouvriers des chantiers des J.O. 2024 ont fait grève le 17 octobre 2023, à l’Arena de Porte de la Chapelle et s’étendant à 35 chantiers olympiques. Fiora Garenzi / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Des centaines de travailleurs sans-papiers ont enclenché hier matin, le 17 octobre, un mouvement pour dénoncer leur exploitation et réclamer leur régularisation.

 

Des entreprises du bâtiment, de la logistique, du nettoyage ou encore de la distribution. Au total, 500 employés issus de 33 sociétés ont lancé une grève.

Ce sont des sites qui se situent à Paris et en Seine-Saint-Denis. A quelques pas du Stade de France, 34 d’entre eux se sont introduits hier matin au siège d’une entreprise d’intérim à Saint-Denis, pour le compte de laquelle ils sont employés comme éboueurs ou ouvriers du bâtiment.

Il s’agit en effet, pour la plupart, d’ouvriers qui travaillent sur les chantiers des Jeux olympiques et du Grand Paris. Ils sont employés sous le statut d’intérimaires pour des sous-traitants, pour des groupes comme Véolia, Chronopost ou encore Carrefour.

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Plusieurs centaines de milliers de personnes

Entre 7 000 et 10 000 travailleurs sont régularisés chaque année, en France. C’est insuffisant, pour la CGT qui accompagne le mouvement de grève des travailleurs sans-papiers. Le syndicat estime cette main d’œuvre à plusieurs centaines de milliers de personnes.

En Ile-de-France, les immigrés représentent « 40 à 62% des travailleurs des branches de l’aide à domicile, du BTP, de l’hôtellerie-restauration, du nettoyage, de la sécurité et de l’agro-alimentaire », insiste la CGT dans son communiqué.

« Cette grève va démontrer que les immigrés font tourner la société française », se félicite Jean-Albert Guidou, responsable du sujet à la CGT. Cela, pense-t-il, « va peser dans le débat autour du projet de loi immigration », dont l’examen parlementaire est prévu pour le 6 novembre.  La mesure phare du texte concerne un projet de titre de séjour réservé aux « métiers en tension ».

 

Chloé Juhel