L’Algérie met brutalement fin à l’enseignement en français dans le pays

 L’Algérie met brutalement fin à l’enseignement en français dans le pays

Les écoles à programme français sont particulièrement prisées par les classes supérieures, dont les enfants sont nombreux à envisager des études supérieures en France.

Les autorités algériennes ont émis une directive exigeant que les écoles privées du pays cessent d’enseigner les programmes scolaires français, menaçant de sanctions en cas de non-respect de cette règle, selon des rapports du Figaro et du Monde.

Les écoles privées en Algérie avaient l’habitude d’enseigner à la fois le programme algérien et le programme français. Une spécificité que l’État algérien a jusqu’à présent tolérée. Cependant, une nouvelle directive a interdit l’utilisation de manuels autres que ceux approuvés par l’État algérien, selon Le Figaro, qui a consulté un courrier envoyé aux parents par un responsable d’établissement privé.

De plus, 22 écoles privées en Algérie qui détenaient le label « LabelFrancÉducation » délivré par l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), liée au ministère français des Affaires étrangères, ont été sommées de se retirer de ce label sous peine de poursuites pénales, ont rapporté les deux journaux.

Auparavant, les élèves de ces établissements suivaient le même cursus algérien que dans le public, auquel s’ajoutait un programme en français, similaire à celui enseigné dans l’Hexagone. Désormais, ils n’apprendront plus que le programme de base algérien. La décision qui devraient également s’appliquer à l’enseignement en anglais, que pratiquent notamment les écoles britanniques et américaines.

 

L’accès à l’’enseignement supérieur en France remis en cause

Comme dans les pays voisins du Maghreb, les écoles privées enseignant tout ou partie de leur cursus en français sont particulièrement prisées par les élites locales. Celles qui font partie du réseau AEFE permettent d’ailleurs aux élèves de se préparer aux examens français officiels, tels que le brevet.

Cette décision a été ressentie comme une double peine pour certaines familles, car elle coïncide avec la réforme du Centre national d’enseignement à distance (CNED) en France. Cette dernière empêche désormais les Algériens de s’y inscrire et de passer le baccalauréat français. Le diplôme est pourtant un moyen d’accéder à Parcoursup, la plateforme d’admission aux universités françaises.

La langue française continue d’être enseignée en Algérie à raison de cinq heures par semaine dans l’enseignement public. Mais, l’anglais gagne en popularité, rivalisant de plus en plus avec le français, qui est toujours associé à la douloureuse histoire coloniale.

Rached Cherif