L’ONU s’inquiète des émeutes impliquant des demandeurs d’asile érythréens en Israël

 L’ONU s’inquiète des émeutes impliquant des demandeurs d’asile érythréens en Israël

Le HCR s’alarme de la menace d’expulsion massive par Israël à la suite d’affrontements entre manifestants Erythréens et la police (Wikimedia Commons)

Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme s’est dit « alarmé » par le « nombre élevé » de blessés lors des émeutes impliquant des Érythréens à Tel-Aviv. Il a demandé une enquête sur ces événements et a appelé à éviter les discours de haine, particulièrement de la part des autorités. Le Haut-Commissariat a également insisté sur le respect du principe de non-refoulement.

Des centaines d’Érythréens s’étaient rassemblés à l’extérieur d’une salle de Tel-Aviv pour protester contre un événement pro-régime organisé par l’ambassade d’Érythrée en Israël. La police israélienne a qualifié cette manifestation d’illégale et a ordonné son évacuation. Une décision qui a déclenché des affrontements ayant fait près de 170 blessés. Parmi eux, une douzaine de demandeurs d’asile érythréens ont été touchés par des tirs à balles réelles de la police. Les forces de l’ordre font état de 49 blessés dans leurs rangs.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a déclaré que son pays envisageait d’expulser un millier d’Érythréens ayant participé aux émeutes. Il considère en effet que ces événements avaient franchi une « ligne rouge ». Selon des statistiques de juin, 17 850 demandeurs d’asile érythréens se trouvent en Israël, la plupart étant arrivés irrégulièrement par la péninsule égyptienne du Sinaï il y a plusieurs années.

 

Le HCR appelle Israël à respecter le droit international

L’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a appelé Israël à ne pas procéder à ces expulsions massives d’Érythréens. Le HCR a souligné que cela violerait le droit international. L’agence onusienne a déclaré qu’il était essentiel de déterminer les responsabilités dans les événements de samedi.

Elle a averti que « toute décision ayant un impact sur l’ensemble des demandeurs d’asile érythréens ou tout cas de refoulement serait contraire au droit international et pourrait avoir des conséquences humaines dramatiques, puisque la situation en Érythrée reste inchangée ». Le principe du non-refoulement oblige les États à ne pas expulser une personne vers un pays où sa vie ou sa liberté pourraient être menacées.

Le HCR a également souligné que la majorité des demandeurs d’asile érythréens en Israël étaient pacifiques et respectueux des lois. Le porte-parole de l’organisation a rappelé que les réfugiés et les demandeurs d’asile résidaient légalement en Israël et doivent respecter les lois du pays d’accueil.

Rached Cherif