Maroc – UE. Feu vert pour l’accord agricole

 Maroc – UE. Feu vert pour l’accord agricole

Ce nouvel accord agricole permettra d’augmenter le volume des exportations marocaines de fruits et légumes sur le marché européen. DR.


C’est avec un réel soulagement que le Maroc a accueilli, hier jeudi, l’annonce de l’approbation par le Parlement européen de l’accord agricole Maroc-UE.




 


Le texte a été approuvé par 369 eurodéputés alors que 225 ont voté contre. Ce feu vert européen a bien été accueilli par le gouvernement marocain ainsi que par les professionnels du secteur. Il faut dire que ce protocole va donner une plus large dimension aux échanges commerciaux entre les deux parties.


Dans le détail, l’accord agricole permettra d’augmenter le volume des exportations marocaines de fruits et légumes sur le marché européen. Il prévoit également une libéralisation des droits de douane avec effet immédiat. Les produits de l’UE seront immédiatement libéralisés à hauteur de 55% contre 33% actuellement. Quant aux produits agricoles marocains, ils seront libéralisés à hauteur de 70%, contre 1% actuellement.


 


Les petits agriculteurs au centre des négociations


L’intérêt de cet accord réside dans le fait qu’il répond à un double objectif. « Il permettra un meilleur approvisionnement du marché marocain en intrants agricoles, nécessaire à la concrétisation de certains volets du plan Maroc Vert », précise Abir Lemseffer, directrice de la coopération internationale au sein du ministère marocain de l’Agriculture.


La production nationale marocaine, quant à elle, bénéficiera de meilleures conditions d’accès au marché européen. A en croire Abir Lemseffer, « cet accord a été pensé pour préserver les intérêts des petits agriculteurs, spécialement en ce qui concerne l’huile d’olive et les produits du terroir. C’est un grand pas en avant ».


La crainte de la prééminence des agro-industriels européens sur les petits agriculteurs serait exagérée selon la responsable du ministère de tutelle : « Nos négociations avec l’UE étaient centrées sur la préservation des intérêts de nos petits agriculteurs, leur production est celle sur laquelle nous avons demandé le plus d’avantages ».


 


Clin d’œil aux Espagnols


Le ministre de l’Agriculture, Aziz Akhannouch, a, de son côté, tenu à rassurer ses voisins : « Je voudrais dire aux agriculteurs espagnols que cet accord est win-win et sert les intérêts des deux parties ».


Les opérateurs espagnols ont en effet mené une campagne acharnée pour s’opposer à l’approbation de cet accord. « Nous comprenons leurs griefs, mais je tiens à leur assurer que leurs homologues marocains savent tenir leurs engagement. Nous aurions pu inonder le marché européen de nos produits rien qu’avec les quotas actuels et en profitant des textes de l’OMC, mais nous nous sommes abstenus », a ajouté le ministre de tutelle.


Akhannouch, dont le portefeuille comprend également le secteur de la pêche maritime, se prépare dès maintenant à recevoir, le 23 février prochain, son homologue espagnol afin de discuter du nouveau round de négociations portant cette fois-ci sur l’accord de pêche, dont la non-reconduction par l’UE s’est gravement répercutée sur l’économie espagnole.


S’il se déclare ouvert à toute proposition, Aziz Akhannouch a tout de même tenu à tracer ses lignes rouges : l’intégrité des eaux territoriales marocaines et les intérêts du secteur. Rendez-vous dans une semaine…


Zakaria Boulahya




 

Zakaria Boulahya