Nobel de la paix : récompensé, le PAM avertit contre la famine

 Nobel de la paix : récompensé, le PAM avertit contre la famine

David Beasley, Directeur exécutif du Programme Alimentaire Mondial (PAM). Souleymane Ag Anara / AFP

Alors qu’il recevait le prix Nobel de la paix, le Programme alimentaire mondial (PAM) a exprimé ses grosses inquiétudes concernant une pandémie de faim mondiale.

 

Un Nobel et un avertissement

« La famine est aux portes de l’humanité (…) Pour des millions et des millions de personnes sur Terre » prévenait hier (10 décembre) David Beasley, Directeur exécutif du PAM, faisant part de la crainte d’une pandémie de faim. Coronavirus oblige, c’est par écran interposé que ce dernier a reçu, au nom du PAM, le prix Nobel de la paix. Récompensé pour « ses efforts de lutte contre la faim » et les « efforts pour empêcher l’utilisation de la faim comme arme de guerre et de conflit », le PAM a tenu à ajouter que ce prix était « un appel à l’action ».

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Urgence

Dans son discours, lors de la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix, David Beasley s’est montré pessimiste et a tenu à avertir le monde face au risque d’une pandémie de faim mondiale. Le  Directeur exécutif du PAM a indiqué que 270 millions de personnes dans le monde seraient menacées de famine et qu’il était urgent de réagir. « Ne pas répondre à leurs besoins entraînera une pandémie de faim qui éclipsera l’impact de la Covid » prévient David Beasley.

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Volonté politique ?

« Il y a aujourd’hui 400.000 milliards de dollars de richesse dans notre monde. Même au plus fort de la pandémie de Covid, en seulement 90 jours, 2.700 milliards de dollars de richesse supplémentaires ont été créés. Et nous n’avons besoin que de 5 milliards de dollars pour sauver 30 millions de vies de la famine. Qu’est-ce qui nous empêche alors de résoudre ce problème ? » s’indignait le  Directeur exécutif du PAM.

Avant de rappeler à quels choix est confronté, tout au long de l’année, le lauréat du Nobel : « lorsque nous n’avons pas assez d’argent, ni l’accès dont nous avons besoin, nous devons décider quels enfants mangent et quels enfants ne mangent pas, quels enfants vivent, quels enfants meurent ».

L’année dernière, en 2019, 100 millions de personnes dans le monde ont reçu de la nourriture grâce au PAM.

Charly Célinain