ONU. Lutte contre la contrefaçon des médicaments en Afrique

 ONU. Lutte contre la contrefaçon des médicaments en Afrique

Emidio Zorzella, président directeur général d’Antares Vision Group.

Si l’ONU a inscrit la lutte contre la contrefaçon des médicaments en Afrique à l’ordre du jour de la 78e session de son Assemblée générale à New York, c’est qu’il y a vraiment péril en la demeure.

 

Avec ses 800.000 morts par an, une rentabilité 20 à 45 fois supérieure au trafic de drogues, avec ses 10% de médicaments falsifiés au niveau mondial, et bien plus de 60% dans certains pays africains, le trafic de faux médicaments est considéré aujourd’hui comme une véritable menace pour la santé publique.

Comment sauver des vies humaines alors que la mafia du médicament dispose de procédés de falsification tellement sophistiqués qu’un simple citoyen lambda ne peut faire la différence entre un faux produit et un médicament authentique ? C’est un peu à cette question que Emidio Zorzella a répondu aux participants du panel sur les soins de santé lors du Sommet Affaires & Investissement en Afrique subsaharienne, aux Nations unies.

Le président directeur général d’Antares Vision Group, a ainsi présenté l’action d’Antares Vision Group et les investissements réalisés par la société dans la lutte contre les médicaments contrefaits et dangereux en Afrique.

En revenant sur ce fléau qui entraînent chaque année des centaines de milliers de morts en Afrique (en janvier 2023, ce sont 60 enfants en Gambie qui ont été empoisonnés par du sirop contre la toux contaminé), Zorzella a expliqué que « Antares Vision Group, avec sa technologie pharmaceutique de suivi et de traçabilité rfxcel, travaille avec le président de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, qui a pris la tête en Afrique d’une large campagne pour stopper les médicaments contrefaits, et ce grâce à nos systèmes de traçabilité. Nous sommes fiers d’investir en Afrique pour apporter des solutions qui sauvent la vie d’un grand nombre de personnes et nous sommes impatients de le faire sur tout le continent. »

Les gouvernements du monde entier commencent juste à prendre le contrôle de leurs chaînes d’approvisionnement, car ils réalisent qu’ils sont tous dépendants. Réseaux criminels, opportunistes de tous bords, et même groupes terroristes ont commencé à capitaliser sur les faiblesses de la chaîne d’approvisionnement mondiale.

Antares Vision Group, avec le soutien de services gouvernementaux, aide les élus et les organisations gouvernementales à renforcer la protection de la santé et de la sécurité des populations. Une approche intégrant l’ensemble des parties prenantes de la chaîne d’approvisionnement pour accroître la sécurité des patients, éliminer les sources de financement des organisations criminelles et fournir un retour sur investissement à toutes les parties prenantes.

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Il faut reconnaître que les pays africains subissent de plein fouet les conséquences du trafic de médicaments. Pourtant, les gouvernements se trouvent toujours démunis pour intervenir en autonomie face à un phénomène dont l’ampleur dépasse largement leur capacité de prise en charge. On observe régulièrement que la sensibilité au phénomène, malgré sa gravité, manque cruellement pour lutter contre le trafic et assurer une situation sous contrôle.

Cependant, le seul remède pour faire face à ce trafic odieux et stopper la mort de milliers d’individus demeure la coopération entre les autorités de chaque pays avec les autres et surtout le recours aux intervenants privés dans le secteur. Il est plus que temps de s’organiser et de se soustraire aux diktats des barons de ce trafic.

Un mécanisme inédit doit permettre de mutualiser l’achat de matériel d’intervention avant de former des équipes censées perturber le cours d’un trafic toujours en expansion. A terme, les partages de bonnes pratiques permettront aux populations et aux États de mieux ­anticiper et répondre à ces défis de santé publique, et de se protéger efficacement de leurs conséquences néfastes.

 

Said Tanjaoui