Pacte européen migration et asile : l’UE trouve un accord autour d’un texte qui divise

 Pacte européen migration et asile : l’UE trouve un accord autour d’un texte qui divise

Union européenne / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Pacte européen migration et asile. Accord trouvé autour de la politique migratoire et d’asile européenne. Grande avancée pour les uns, le texte est jugé « xénophobe » par certains députés européens et certaines ONG.

 

Un « accord historique » selon la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. « Probablement de l’accord législatif le plus important de ce mandat », souligne Roberta Metsola, présidente du Parlement européen.

Hier (20 décembre), les Etats membres de l’Union européenne ont finalement trouvé un accord autour du Pacte migration et asile. Ce dernier est une véritable refonte des règles européennes dont la première mouture avait été présentée par la Commission en 2020.

Mécanisme de solidarité obligatoire entre Etats membres, avec ceux qui sont le plus exposés au flux migratoire, contrôle renforcé des arrivées de migrants dans l’UE ou encore des centres près des frontières, pour un texte qui ne fait pas l’unanimité au sein des députés européens et encore moins au sein des ONG.

Dublin renforcé ?

Les critiques de différentes ONG ne se sont pas faites attendre. Dans un communiqué, la Cimade relève plusieurs points pour le moins problématiques dans ce pacte migratoire européen.

Parmi eux, la durée du critère Dublin, selon lequel le pays de première entrée d’une personne migrante sur le territoire européen est responsable de l’examen de la demande d’asile, serait augmentée à 20 mois.

De plus, les frères et les sœurs seraient exclus de l’accès à la réunification familiale. « Le pacte échoue à abolir le « système Dublin » (…) il renforce ce système qui (…) aboutit à une situation d’errance des personnes en quête de protection en Europe », s’inquiète la Cimade.

Contrôle des frontières externalisé

De son côté, Amnesty international pointe les accords avec l’Albanie, la Libye, la Tunisie et la Turquie pour gérer le flux migratoire en direction de l’UE.

« Au lieu d’investir dans un accueil digne au sein de l’UE et d’élargir les voies sûres et légales pour permettre aux personnes d’obtenir une protection en Europe sans recourir à des parcours dangereux, cet accord constitue un pas de plus vers l’externalisation du contrôle des frontières et un moyen pour l’Europe de se soustraire à ses responsabilités en matière de protection des personnes réfugiées », considère l’ONG.

Pacte « xénophobe »

Hier, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, se félicitait sur X que l’Europe se soit « elle aussi, dotée d’un nouveau Pacte Asile et migrations », faisant référence à l’adoption, quasi simultanée, de la loi immigration en France.

Damien Carême, député européen les Verts, lui répondait sur le même réseau social et pointait un pacte « xénophobe » : « Vous vous êtes battus pour obtenir un pacte xénophobe, à l’image de votre Loi Immigration. Dignité, solidarité, ces concepts qui vous sont étrangers, sont anéantis. En votre nom l’UE construira des murs, enfermera des enfants, violera les droits humains ! Pas de quoi se féliciter ».

Si un accord entre 27 Etats membres a été trouvé autour du Pacte Migration et Asile, afin d’être définitivement adopté, il doit encore être entériné par le Conseil et le Parlement.

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Charly Célinain