Déscolarisation : ne pas laisser d’enfants « hors radar »

 Déscolarisation : ne pas laisser d’enfants « hors radar »

Illustration / MEHDI FEDOUACH / AFP


Si elle touche un faible nombre d’enfants en France, la question de la « déscolarisation » en soulève bien d’autres sur lesquelles la vigilance est de mise.


Pour l’année 2014-2015, 24 878 enfants, sur 8,2 millions d’enfants soumis à l’obligation scolaire, sont déscolarisés. Un chiffre en augmentation de 32,3 % par rapport à l’année 2010-2011. C’est ce que souligne le rapport sur la déscolarisation présenté mercredi dernier (18 juillet) en commission des Affaires culturelle et de l’Education par les députés Anne Brugnera (LaREM) et George Pau-Langevin (Nouvelle Gauche). Ces dernières pointent la variété des profils : « Il peut s’agir d’enfants retirés de l’école par leurs parents, mais non déclarés comme tels ; d’enfants « hors radar », car ils n’ont jamais été scolarisés et dont il est très vraisemblable qu’ils ne reçoivent pas d’instruction. Il peut s’agir aussi d’enfants porteurs de handicap ou de phobie scolaire ».


Spectre de radicalisation


« Il faut donc comprendre le phénomène et il peut s’agir, pour certains d’entre eux, d’enfants en danger, exposés à des dérives sectaires ou de familles radicalisées » indique madame Pau-Langevin dans un communiqué sur la mission flash sur la déscolarisation. La vigilance est donc constante face au spectre de la radicalisation. En février dernier, le Plan national de prévention de la radicalisation comprenait notamment cette mesure : « la mise en place, en formation restreinte de la cellule de prévention de la radicalisation et d’accompagnement des familles (CPRAF) ».


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En France, l’instruction est obligatoire entre 6 et 16 ans. L’école de la République ne peut donc pas laisser de côté des enfants « hors radar », or le recensement des enfants éduqués à domicile n’existe pas. Un point à améliorer selon le rapport sur la déscolarisation : « Il faut perfectionner le recensement par les maires, notamment en rappelant à ces derniers qu’il en est de leur responsabilité, en tant qu’agents de l’État sur toute la période de l’obligation d’instruction, soit de 6 à 16 ans (…) Il faut que l’Education nationale leur attribue un numéro d’identification leur permettant de suivre ce type de scolarité hors contrat ou à domicile et les résultats en fin d’obligation scolaire ».


Les solutions existent pour ne pas laisser ces enfants en marge. Les prochains chiffres de la déscolarisation seront scrutés avec intérêt.


Charly Célinain

Charly Célinain