Tunisie. Mouvement social d’envergure dans les écoles françaises

 Tunisie. Mouvement social d’envergure dans les écoles françaises

Lycée Pierre Mendes-France, Mutuelleville, Tunis

La colère gronde dans les écoles françaises en Tunisie, après que la directrice générale de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) a adressé une communication aux parents d’élèves des établissements concernés en Tunisie. Une lettre dont nous avons obtenu une copie.

Le message en question fait suite à une récente modification polémique du taux d’imposition et à la mise en place du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu pour les personnels de droit local en Tunisie, deux nouvelles mesures exigées par les autorités tunisiennes. Sauf que les institutions françaises n’ont toujours pas accepté de prendre en charge cette retenue à la source et préfèrent la ponctionner directement sur les salaires des enseignants tunisiens.

 

Tollé au sein du personnel

Logiquement, cette décision a déclenché un important mouvement social au sein des établissements scolaires français, avec des conséquences majeures sur la scolarité des élèves qui sont les principales victimes de cette situation de blocage qui « les prend en otage » déplorent les parents.

Des négociations ont certes débuté dès le 16 octobre dernier entre les représentants des personnels et l’AEFE pour définir les conditions d’accompagnement de ces nouvelles mesures. Cependant aucun accord n’a encore été trouvé à ce jour. Les enseignants ont donc choisi de maintenir leur mouvement de grève prévu pour les 7, 8 et 9 novembre courant, renouvelable. Cela implique que de nombreux élèves voient leurs cours perturbés, ce qui suscite des inquiétudes légitimes des familles rassemblées aux abords des écoles pour exiger des explications.

Dans une déclaration, la directrice générale de l’AEFE dit comprendre les préoccupations des parents d’élèves face à cette situation dont le manque de visibilité impacte de plein fouet le cursus de leurs enfants dont les études, sélectives à l’admission, leur coûtent souvent excessivement cher. L’agence précise en outre qu’elle « œuvre activement » pour trouver une solution à cette crise auprès des autorités, mais elle souligne néanmoins que des négociations constructives « ne peuvent se dérouler que si la menace de grève est levée ».

La priorité reste d’assurer la continuité des enseignements tout en minimisant la portée sur les élèves. L’AEFE dit par ailleurs souhaiter que les négociations en cours ne compromettent pas la « viabilité financière » des établissements.

En pleine expansion malgré le relatif recul de la francophonie dans le pays, le réseau scolaire français en Tunisie avait recruté plus de 100 postes d’enseignants pour la rentrée précédente.

Seif Soudani