Une coupure géante d’électricité plonge la Tunisie dans un black-out

 Une coupure géante d’électricité plonge la Tunisie dans un black-out

Il y a 1 an, un consortium dirigé par Mitsubishi Power en partenariat avec Sumitomo Corporation, avait annoncé l’achèvement de la construction de la centrale électrique Radès « C » fournissant 450 mégawatts d’électricité additionnels au réseau tunisien

Une vaste coupure d’électricité, généralisée à l’ensemble du pays, a touché dans la nuit de mardi à mercredi 20 septembre 2023, vers 01h15 heure locale, la plupart des régions du territoire tunisien. Les informations contradictoires dont nous disposons pour l’heure ne permettent pas de de déterminer avec certitude les raisons de l’incident.  

Fortement anxiogène pour la population, cette coupure générale est la première depuis la vague de chaleur du mois de juillet dernier. Mais même si les conditions météorologiques sont cette fois dans les normales de saison, 25 degrés Celsius au moment de la coupure, l’ampleur du black-out est quant à elle inédite, ce qui exclut a priori la thèse du pic de surplus de consommation (flirtant avec les 5000 mégawatts cet été) induit par l’usage intensif de l’air conditionné ayant nécessité un délestage volontaire pour soulager le système de distribution.

De nombreux témoignages sur les réseaux sociaux ont fait état de coupures à l’Ariana, Tunis, Bizerte, Nabeul, Ben Arous, La Manouba, Sousse, Monastir, Mahdia, Sfax, Gafsa, Tozeur, Médenine, ou encore Kasserine. Toutefois ce matin, si le retour à la normale était observé sur le Grand Tunis, plusieurs régions demeurent encore privées d’électricité.

Selon les premiers éléments, y compris en provenance de témoins oculaires, l’incident serait survenu au niveau de la centrale de Radès où des colonnes de fumées étaient observables à plusieurs kilomètres à la ronde, jusque depuis la Goulette.

« Nous avons entendu le bruit d’explosions successives et aperçu de la fumée qui avait pour point de départ la centrale », affirme un habitant dans la banlieue sud de Tunis, corroboré dans ses dires par une vidéo amateur où l’on voit un bref éclair qui montre la survenue de ces déflagrations, même si la Société tunisienne d’électricité et de gaz (Steg) dément aujourd’hui qu’il y ait eu « une explosion » à proprement parler.

 

Une communication relativement opaque

Aux alentours de 03h00 du matin, contacté par des médias locaux, le directeur de la communication de la Steg, Mounir Ghabry, a précisé que des équipes étaient intervenues pour rétablir le courant, tout en indiquant que les causes du black-out « restent inconnues ». La Protection civile fut aussitôt dépêchée à la centrale de Radès et le ministre de l’Intérieur, Kamel Feki, s’est rendu sur place.

Mais la Steg est déjà critiquée pour sa communication de crise jugée lacunaire, voire opaque, sur les causes réelles de l’incident. « Une culture d’entreprise du silence radio » estiment certains internautes, d’autant que de multiples tentatives de rétablissement du courant électrique se sont soldées par un échec (cinq coupures consécutives dans l’Ariana), ce qui a mis à mal les appareils électriques des ménages.

 

Seif Soudani