23 membres de Génération Identitaire condamnés

 23 membres de Génération Identitaire condamnés

Des membres de l’ancien mouvement d’extrême droite « Génération identitaire », accusés de violences commises lors de l’invasion du siège de « SOS Méditerranée » en octobre 2018, devant le palais de justice de Marseille, le 10 octobre 2022. NICOLAS TUCAT / AFP

23 membres de Génération Identitaire ont été reconnus coupables de violences en réunion et complicité de violences en réunion. Ils ont été condamnés à des peines allant jusqu’à un an de prison ferme.

 

Le tribunal correctionnel de Marseille a lourdement condamné 23 membres de Génération identitaire. Ces adhérents du groupe d’extrême droite, dissous en 2021, ont été jugés pour une « opération commando » au siège marseillais de SOS Méditerranée, une ONG de secours aux migrants. C’était en octobre 2018. 

Le tribunal a estimé que l’arrivée de ce « commando », « par la force, en criant et en filmant les faits », dans le petit appartement qui servait de bureaux à l’ONG, ne pouvait être justifiée par l’exercice de la liberté d’expression. Le tribunal a évoqué « un projet violent, partagé par tous et défini en amont ».

Un an ferme pour le leader et du sursis pour les autres

Pour les magistrats, c’est Romain Espino, déjà trois fois condamné, qui a eu un rôle « prépondérant »: résultat, un an de prison ferme, cinq ans d’inéligibilité et une interdiction de séjour à Marseille de trois ans. Il a indiqué vouloir faire appel de cette décision, ainsi que douze autres prévenus. Tous les autres ont été condamnés à de la prison avec sursis, de cinq mois à un an.

Atteinte à l’image

Le président de SOS Méditerranée s’est félicité que les sept salariés aient été « entendus et reconnus en tant que victimes ». Ils vont « désormais pouvoir entamer un processus de reconstruction ». Les prévenus devront verser solidairement aux sept salariés des sommes de 2 000 à 6 000 euros au titre du préjudice moral, et à SOS Méditerranée plus de 40 000 euros, notamment pour « atteinte à l’image et à la réputation ». L’ONG opère toujours en Méditerranée centrale, la route maritime migratoire la plus meurtrière au monde. Elle a secouru 36 789 hommes, femmes et enfants depuis le début de son activité en 2016.

Chloé Juhel