Chroniques à Budapet : Benjamin Robert rêve toujours d’or

 Chroniques à Budapet : Benjamin Robert rêve toujours d’or

crédit photo : KMSP /FFA

Notre journaliste Nadir Dendoune est à Budapest pour couvrir les championnats du monde d’athlétisme. Il a rencontré le français Benjamin Robert, 6ème performeur mondial de l’année.

Ce jeudi soir, pour la première fois, il y a trois Français en demi-finale du 800m, Yanis Meziane, Gabriel Tual et Benjamin Robert. Ce dernier, 6e performeur mondial de l’année (1 min 43 s 48), martèle qu’il ne s’est pas entrainé juste pour « se qualifier aux Championnats du monde, mais pour être champion du monde ». Nous l’avons rencontré à Budapest.

Aux JO à Tokyo, vous perdez en séries, aux Mondiaux d’Eugène l’année dernière, vous êtes éliminé en demies…

Benjamin Robert : A Eugène, j’ai subi les Championnats. J’ai revu ma course, c’était quelqu’un qui avait peur. Depuis novembre dernier, j’ai travaillé avec un préparateur mental. C’était un problème de confiance en soi, de comment on regarde les autres, comment on appréhende une grande échéance, mais le travail fait sur moi plus l’expérience des Jeux, des mondiaux, des championnats d’Europe en plein air et en salle m’ont fait progresser.

Être champion du monde, c’est donc possible pour vous ?

Benjamin Robert : Oui. On est cinq au même niveau en termes de chrono. Dans le 800 mètres, il y a une grosse part de stratégie. Le vainqueur va être celui qui va le mieux courir, celui qui va prendre des risques et celui qui va perdre le moins d’énergie. Il n’y a pas de favori donc ça va être le meilleur sur ce championnat. Et puis, je  ne me suis pas entrainé toute l’année juste pour une qualification aux Championnats du monde, mais pour être champion du monde.

Justement, à cause de votre blessure à l’ischio, vous avez fait peu de course cette année,

Benjamin Robert : Oui, mon ischio m’a joué des tours le mois dernier mais les médecins m’ont bien soigné et ma blessure va tenir. C’est un mal pour un bien, cela veut dire que mon corps avait besoin de repos. J’ai repris doucement, footing, puis séances de fartlek (NDLR : course rapides suivies de course plus lentes). Alors, oui c’est vrai, j’ai raté quelques meetings et surtout, je n’ai pas pu défendre mon titre aux Championnats de France à Albi. C’est comme ça. Que j’ai couru ou pas, je sais que je suis en forme et les séances le montrent. Tous les voyants sont au vert. Aujourd’hui, je suis plus qu’à 100% !
Alors oui, j’ai commis quelques erreurs dernièrement. J’aurais dû avoir un kiné avec moi en stage, prendre une chambre seule pour pouvoir bien me reposer. Désormais, ça sera le cas. J’ai même désormais un physiologue de la nutrition. Aujourd’hui, je ne travaille qu’avec des amis et des gens avec qui j’ai confiance.

Et aussi un data-analyst qui vous permet de bénéficier de précieuses informations pour préparer vos courses…

Benjamin Robert : Exactement et c’est récent. Bosse (NDLR : Pierre-Emmanuel Bosse, champion du monde du 800m à Londres en 2017) connaissait tous de ces concurrents. Il pouvait ainsi anticiper leur schéma de course. À force de connaître les concurrents, tu sais comment il court et tu as une idée de comment la course va se passer. Cette approche permet de compléter les sensations qu’on a pendant la course en ayant des valeurs chiffrées pour confirmer  l’impression qu’on avait sur un athlète. On va pouvoir tester cette méthode ici à Budapest. Si je suis champion du monde, on pourra dire qu’on a eu raison de l’utiliser.

Nadir Dendoune