Gaza : Les dirigeants arabes condamnent Israël, mais écartent le recours à l’arme pétrolière

 Gaza : Les dirigeants arabes condamnent Israël, mais écartent le recours à l’arme pétrolière

Le sommet arabo-musulman de Jeddah n’a pas abouti à des mesures concrètes contre l’agression israélienne à Gaza.

Lors d’un sommet à Riyad ce samedi, les dirigeants de pays arabes et musulmans ont unanimement condamné les actions qualifiées de « barbares » des forces israéliennes à Gaza. Malgré cette condamnation, les leaders ont évité de proposer des mesures contre Israël, notamment l’embargo pétrolier que certains pays réclamaient.

La Ligue arabe et l’Organisation de coopération islamique ont publié un communiqué appelant à un embargo sur les armes et les munitions à l’encontre d’Israël. Les dirigeants ont individuellement exhorté à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza, dénonçant également l’Occident et sa politique de deux poids, deux mesures. Le communiqué final également a exigé une résolution contraignante du Conseil de sécurité de l’ONU pour mettre fin à ce qu’ils ont qualifié d’agression israélienne.

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L’Algérie et le Liban sont allés plus loin en proposant des mesures drastiques, appelant à la rupture des liens économiques et diplomatiques avec Israël et à l’interruption des approvisionnements en pétrole. Cependant, cette proposition a rencontré une résistance de pays tels que les Émirats arabes unis et Bahreïn, qui ont normalisé leurs relations avec Israël en 2020.

 

Pas d’embargo pétrolier

Ce refus d’utiliser l’arme pétrolière illustre les divisions au sein du monde arabe. Il permet également aux pays marginalisés sur la scène internationale de se présenter comme les plus ardents défenseurs de la cause palestinienne. Avant même la publication du communiqué final, le président syrien Bachar el-Assad avait ainsi jugé le sommet « insignifiant » en l’absence de mesures punitives concrètes contre Israël. Le président iranien Ebrahim Raïssi, voyageant pour la première fois en Arabie saoudite depuis le rétablissement des relations diplomatiques, a quant à lui appelé les pays musulmans à qualifier l’armée israélienne d’organisation terroriste et à rompre toute relation avec Israël.

Le contexte géopolitique actuel ravive le souvenir de l’embargo pétrolier arabe de 1973 pendant la guerre israélo-arabe. Une tactique qui avait eu des répercussions significatives sur l’économie mondiale. Cependant, dans le contexte actuel, la question de l’utilisation de l’arme pétrolière reste en suspens. Le ministre saoudien de l’investissement, Khaled Al Faleh, a écarté cette possibilité, soulignant que l’Arabie saoudite cherche à promouvoir la paix par le dialogue.

Malgré la crise à Gaza, où les tensions restent vives, les cours mondiaux du pétrole ont connu une baisse, passant en dessous de 80 dollars le baril pour la première fois depuis plusieurs mois. Cette situation paradoxale souligne la complexité des enjeux actuels au Moyen-Orient, où les pressions économiques, bien que potentiellement redoutables, ne semblent pas être prise au sérieux par les acteurs du marché pétrolier.

Rached Cherif