Mineures à la rue à Paris : impuissantes, les associations appellent la mairie à agir

 Mineures à la rue à Paris : impuissantes, les associations appellent la mairie à agir

Porte de Saint-Ouen – 2015. FRANCOIS GUILLOT / AFP

Des associations déplorent que la mairie de Paris abandonne à la rue des jeunes filles en recours de minorité.

Au début de l’été, le 10 juillet, des jeunes filles mineures en recours, aidées par des hébergeurs solidaires de diverses associations dont Utopia 56, ont vu leur mise à l’abri stoppée par la mairie de Paris. Pendant la pandémie en 2020, cette dernière avait ouvert des places d’hôtel évitant aux jeunes filles de se retrouver à la rue.

Début juillet, selon Utopia 56, la mairie de Paris a mis fin « unilatéralement » à l’hébergement en hôtel. « Cette décision intervient sans qu’aucune raison apparente ne justifie l’arrêt de ce dispositif devenu essentiel pour la protection de ces jeunes filles », s’indigne l’association, impuissante face à la mise à la rue de ces jeunes filles.

Limites humaines

Depuis cinq ans, Utopia 56 oriente ces jeunes filles en recours de minorité chez des hébergeurs solidaires. Depuis 2021, avec Médecins sans Frontières, une maison d’accueil avait été ouverte, offrant une mise à l’abri le temps du recours devant le juge des enfants.

Aujourd’hui, avec la fermeture des places d’hôtel, le nombre de jeunes filles laissées à la rue par la mairie de Paris ne cesse de croître. « En moyenne, c’est entre 2 et 5 jeunes filles par semaine qui nous contactent pour recevoir un hébergement et aujourd’hui l’association ne peut plus suivre le rythme », déplore Utopia 56 en manque de moyens humains.

Protection et dialogue

Si les associations ont pu pallier un temps à l’accroissement du nombre de jeunes filles à la rue, elles sont aujourd’hui dépassées. Elles rappellent que les jeunes filles sont particulièrement « exposées au danger » dans la rue et qu’elles doivent bénéficier des systèmes de protection.

Pour Utopia 56, l’aide de la mairie est indispensable pour aider ces jeunes filles : « Seule la reprise de leur hébergement par la ville de Paris ou par l’État ainsi qu’un dialogue avec les associations permettront de garantir cette protection ».

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Charly Célinain