RSF met en place une hotline pour les journalistes couvrant les révoltes urbaines

 RSF met en place une hotline pour les journalistes couvrant les révoltes urbaines

Place de la Concorde : Arrestation arbitraire d’une manifestante, filmée par plusieurs journalistes présents, lors d’un rassemblement interdit par la préfecture, vendredi 30 Juin 2023. AMAURY CORNU / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP

Une hotline dédiée aux journalistes qui couvrent les violences urbaines a été mise en place par l’ONG Reporters sans frontières (RSF).

Une « hotline RSF violences urbaines » mise en place pour répondre aux besoins des journalistes couvrant les émeutes qui ont explosé après le décès de Nahel (27 juin). Assistance psychologique, prêts de matériel de protection, conseils juridiques, mais également signalement des éventuelles agressions dont ils seraient victimes.

Sept jours sur sept, les journalistes travaillant au plus près des violences urbaines pourront bénéficier de ces services d’urgence appliqués en collaboration avec des avocats et des psychologues. En outre, des sessions de formation sécurité, pour acquérir les bonnes pratiques dans les situations dangereuses, ont eu lieu ce week-end (1er juillet) dans les locaux de  l’ONG.

Des véhicules brûlés gisent dans une rue de la Cité Pablo Picasso à Nanterre, au nord-ouest de Paris, le 30 juin 2023, alors que les manifestations se poursuivent en France après la mort de Nahel M. Bertrand GUAY / AFP

« Pris en étau »

Sur le terrain, les journalistes peuvent se retrouver dans des situations dangereuses. « Nous ne pouvons pas accepter qu’ils soient pris en étau entre les manifestants, les émeutiers et les forces de l’ordre. Il est de notre responsabilité, à RSF, d’appeler tous les protagonistes à la plus grande retenue et de proposer des solutions concrètes, comme nous le faisons partout dans le monde », explique Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.

Actions abusives de la police ou encore agressions de la part des émeutiers, les conditions de travail des journalistes sur le terrain se sont détériorées, notamment depuis les manifestations contre la réforme des retraites.

Agressions

Samedi (1er juillet), une dizaine d’agressions de journalistes, par les émeutiers, avaient été recensées depuis le début des émeutes (27 juin). Cependant, ces derniers mois, plusieurs agressions de reporters ont été perpétrées par des policiers.

Le 23 mars dernier, un journaliste indépendant, clairement identifié comme tel, a reçu plusieurs coups de matraque de la part d’un agent de la Brav-M. Crâne ouvert, fracture de la main et quatorze jours d’interruption temporaire de travail (ITT). La « hotline RsF violences urbaines » est désormais en place, même si cette nuit (du 2 au 3 juillet), une certaine accalmie des violences a été constatée.

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