Sarcelles. La tour Guyenne évacuée pour « danger imminent »

 Sarcelles. La tour Guyenne évacuée pour « danger imminent »

Lundi 17 décembre 2023, les autorités ont procédé à l’évacuation de la tour Guyenne à Sarcelles, jugée présenter un risque sérieux et imminent pour les 200 personnes qui y résident. MIGUEL MEDINA / AFP

Sarcelles. Deux cents occupants de la tour Guyenne ont quitté leur logement hier. Décision de la préfecture après une série d’incendies mortels dans des bâtiments insalubres.

 

L’évacuation s’est produite après plusieurs mois de procédure judiciaire. L’insalubrité de cette copropriété privée fait peser un « danger grave et imminent pour les occupants et les tiers » en cas de départ de feu.

Copropriété à la dérive de 67 logements, endettée à hauteur d’un million d’euros, la tour Guyenne est l’une des quatre tours d’habitations de l’ensemble des Flanades, un complexe urbain construit en 1972 au centre du Grand Ensemble de Sarcelles.

Gérée par un syndic défaillant, ses occupants étaient étranglés par des charges de 600 euros par mois.

Six mois d’hébergement temporaire

De nombreux appartements étaient loués par des marchands de sommeil. En raison du délabrement des tuyaux du chauffage central de la tour, celui-ci était coupé depuis près d’un an.

Les habitants étaient donc obligés de se chauffer avec des radiateurs électriques d’appoint. Les occupants titulaires d’un titre de propriété ou d’un bail à leur nom peuvent bénéficier de six mois d’hébergement temporaire en attendant de trouver un nouveau logement.

Depuis hier, des barnums ont été dressés dans le centre commercial, au pied de la tour, pour prendre en charge les évacués.

Reprise par un bailleur social

Cette évacuation a été accélérée par les récents incendies mortels survenus dans des bâtiments dégradés qui on fait dix morts à Vaulx-en-Velin, près de Lyon, et trois morts à Stains (Seine-Saint-Denis).

Désormais, la tour Guyenne s’apprête à être reprise par un bailleur social qui bénéficiera d’une aide financière de l’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine) pour la réhabilitation.

 

Chloé Juhel