Vers une meilleure insertion des immigrés sur le marché de l’emploi

 Vers une meilleure insertion des immigrés sur le marché de l’emploi

L’accès à l’emploi se fait plus facilement mais avec toujours autant de précarité. C’est le constat dressé par l’OCDE dans un rapport publié hier.

Il s’agit du troisième rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques sur ce sujet. Il a été publié hier, le précédent datait de 2018. En substance, il révèle que les étrangers s’insèrent plus facilement qu’auparavant sur le marché du travail, mais leur vie quotidienne reste marquée par la précarité et la pauvreté.

C’est l’enseignement d’un vaste rapport publié le 15 juin : « des progrès considérables ont été accomplis au cours de la dernière décennie, notamment en ce qui concerne l’intégration des immigrés sur le marché du travail ».

83 indicateurs, dont l’emploi, l’éducation ou le logement, ont permis d’établir cette tendance : le taux d’emploi des immigrés est en hausse de 2%, passant de 11% en 2011 à 13% en 2021. Dans l’UE, 65% occupent un emploi (61% en France), contre 69% des personnes nées dans le pays.

Plus de diplômes et meilleure maîtrise de la langue

Comment expliquer cette tendance ? Le rapport avance l’argument selon lequel le niveau d’éducation est plus élevé chez les nouveaux arrivants. En 2020, 39% des personnes arrivées dans l’Union européenne au cours des cinq années précédentes étaient diplômées du supérieur, un taux qui grimpe à 50% dans les pays de l’OCDE, contre respectivement 25% et 35% dix ans plus tôt.

Autre facteur explicatif : la maîtrise de la langue a également progressé. 70% des immigrés résidant depuis dix ans ou plus dans l’ensemble de l’UE ont au moins une maîtrise avancée, contre 40% des nouveaux arrivants.

Conditions de vie préoccupantes

Dans ce rapport, l’OCDE s’inquiète de la situation des femmes : elles ont, dans l’ensemble, un niveau d’études plus élevé mais sont seulement 57% à occuper un emploi, contre 65% des femmes nées dans le pays. Un niveau encore plus faible en France : 54% des immigrées travaillent.

Les conditions de vie des immigrés sont également un sujet de préoccupation. Les étrangers sont « beaucoup plus susceptibles d’être pauvres » et vivent en dessous du seuil de pauvreté dans quatre pays sur cinq, précisent les auteurs du rapport.

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Chloé Juhel