Justice. Décision en appel rendue dans l’affaire Gaye Camara

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Chloé Juhel
21 janvier 2021

A 26 ans, Gaye Camara a été tué par la police, en 2018, à Épinay-sur-Seine. Crédit photo : Vérité et Justice pour Gaye / Facebook

Gaye Camara a été abattu par la police en 2018. Pour l’avocat de la famille, il s’agit d’un homicide volontaire. La cour d’appel rend son jugement aujourd’hui.

Cette décision de la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris est évidemment très attendue par la famille de Gaye Camara, cet homme de 26 ans tué par la police il y a plus de deux ans, à Épinay-sur-Seine.

Maître Yassine Bouzrou a fourni à la justice une expertise indépendante « en 3D la position des protagonistes et la trajectoire des tirs ». Pour l’avocat de la famille, ces conclusions sont « limpides » : « Cette expertise révèle d’une part le caractère injustifié du refus des experts, désignés par les juges, de se prononcer sur la trajectoire de tirs. Elle démontre d’autre part que les différents actes demandés par la famille, tous rejetés, étaient pourtant indispensables à la manifestation de la vérité ». Pour maître Bouzrou, pas de doute : « La version des faits retenue par le juge d’instruction pour ordonner un non-lieu ne peut qu’être écartée ».

Rapport de l’IGPN

En effet, en première instance, la justice prononce un non-lieu, estimant que le policier, qui avait tiré une balle dans la tête de Gaye Camara, avait agi en situation de légitime défense. On est en octobre 2019. Le tribunal va alors dans le sens des conclusions du rapport de l’IGPN selon lequel il s’agissait d’un cas de légitime défense.

Balle en pleine tête

Les faits se sont produits dans la nuit du 16 au 17 janvier 2018. Gaye Camara meurt d’une balle reçue dans la tête tirée par un représentant des forces de l’ordre. Cet homme de 26 ans, qui vivait à Champs sur-Marne (Seine-et-Marne), conduit ce soir-là une voiture, avec deux amis.

Des agents de la BAC sont en train de surveiller un véhicule signalé comme volé. L’un des amis de Gaye Camara monte dans cette voiture placée sous surveillance. Les policiers l’interpellent aussitôt puis tentent d’arrêter le véhicule de Gaye Camara qui a redémarré, avant d’ouvrir le feu en tirant à huit reprises dans sa direction. Gaye Camara reçoit une balle en pleine tête. Il sera transporté à l’hôpital et mourra des suites de ses blessures le lendemain.