Gabriel Attal veut interdire le port de l’abaya à l’école

 Gabriel Attal veut interdire le port de l’abaya à l’école

Une photo prise le 17 août 2023 montre le ministre français de l’Éducation Gabriel Attal (C) assistant à une réunion au lycée Bourbon à Saint-Denis-de-la-Réunion, le jour de la rentrée scolaire sur l’île française d’outre-mer de La Réunion. Richard BOUHET / AFP

Le port de l’abaya sera désormais interdit dans les établissements scolaires. C’est une des annonces de rentrée du ministre de l’Education nationale Gabriel Attal.

« On ne pourra plus porter l’abaya à l’école », déclarait hier (27 août) Gabriel Attal, nouveau ministre de l’Education nationale. Robe longue et ample, portée par-dessus les vêtements, l’abaya est surtout répandue au Maghreb et dans les pays du Golfe.

Mais cette tenue est-elle un signe religieux ? Gabriel Attal a donc tranché cette question contrairement à son prédécesseur, Pap Ndiaye. Ce dernier avait laissé aux chefs d’établissement la possibilité d’interdire l’abaya, selon leur interprétation et au cas par cas. Le nouveau ministre de l’Education nationale veut donc clarifier le flou autour de cette tenue vestimentaire, à l’origine de plus en plus de signalements pour atteinte à la laïcité.

Zone grise

En mars 2004 était adoptée une loi interdisant « le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse ». Très vite, une circulaire est venue compléter cette loi mentionnant notamment « le voile islamique ». Les tenues vestimentaires, comme l’abaya, qui n’est pas directement liée à la religion musulmane, mais plutôt à une culture, sont une source d’ambiguïté et de débat.

Gabriel Attal balaie cette ambiguïté en prenant une décision ferme et en liant ce vêtement à l’Islam : « Vous rentrez dans une salle de classe, vous ne devez pas être capable d’identifier la religion des élèves en les regardant ».

Expansion ?

Selon l’AFP, une note de l’Education nationale relève, sur l’année 2022-2023, une hausse de 150% des signalements concernant le port de signes ou de tenues religieuses.

Dans une enquête du syndicat national des personnels de direction de l’Education nationale (SNPDEN) auprès de 994 établissements secondaires, publiée en mars dernier, 42% des personnels de direction ont constaté le port de « tenues vestimentaires dites « culturelles » pouvant être utilisées dans le cadre religieux ».

Outre la question de l’interprétation, c’est la question de la faisabilité de l’interdiction de l’abaya qui pourrait poser problème. Une circulaire allant dans ce sens devra être approuvée par le Conseil d’Etat.

Charly Célinain