Le HCE veut s’attaquer aux racines d’un sexisme encore trop ancré

 Le HCE veut s’attaquer aux racines d’un sexisme encore trop ancré

Sylvie Pierre-Brossolette, présidente du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE). DEMARTHON / AFP

Le sexisme reste très ancré dans la société française, et notamment chez les jeunes, selon les résultats du rapport du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes.

Le sexisme ne recule pas en France, il montre même des signes d’aggravation. Le sixième rapport du Haut Conseil à l’Egalité (HCE) entre les femmes et les hommes, sur l’état du sexisme dans l’Hexagone, publié aujourd’hui, révèle quelques chiffres qui peuvent inquiéter.

« 9 femmes sur 10 déclarent avoir personnellement subi une situation sexiste. Les violences sexistes et sexuelles ne reculent pas : 37% des femmes déclarent toujours avoir vécu une situation de non-consentement, un chiffre qui grimpe à plus de 50% chez les 25-34 ans », indique le rapport.

En outre, « un quart des 25-34 ans pense qu’il faut parfois être violent pour se faire respecter » insiste le HCE.

Education

Pour le HCE, les raisons d’une telle résistance des discours et comportements sexistes sont multiples, mais trois environnements sont malgré tout mis en avant. « Il est urgent de s’attaquer aux 3 racines du sexisme : famille, école et numérique », indiquait le HCE via une publication sur le réseau social X ce matin (22 janvier).

Le Haut Conseil invite donc combattre le sexisme à sa base, à savoir l’éducation familiale. « Deux tiers des femmes estiment avoir été éduquées différemment », et ce, même si 41% des parents « 41% pensent avoir éduqué leurs enfants de façon identique à tous les niveaux ».

Toujours selon le rapport, la reproduction de ces schémas à l’école influence directement l’orientation par exemple : « 74% des femmes n’ont jamais envisagé de carrière dans les domaines scientifiques ou techniques ».

Le HCE regrette le faible niveau de l’éducation à la via affective et sexuelle. Enfin, le sexisme se prolonge et prolifère en ligne. « 75% des femmes affirment ne pas être traitées à égalité (ce que corroborent nos études des contenus les plus vus sur Instagram notamment, où 68% des vidéos véhiculent des stéréotypes assignant les femmes à la maternité) », pointe le rapport.

Valeurs traditionnelles

Outre les effets de l’éducation et des différents environnements, le rapport relève un certain sentiment de mal être masculin vis à vis des évolutions de la société. La part des hommes se sentant menacés par le féminisme atteint 37%, soit trois points de plus que l’an passé.

De plus, un retour aux valeurs traditionnelles est constaté, chez les hommes comme chez les femmes. Pour ces dernières, « l’idée « qu’il est normal que les femmes s’arrêtent de travailler pour s’occuper de leurs enfants » gagne 7 points (34 %) ».

Plus globalement, « plus de la moitié de la population trouve encore normal ou positif qu’une femme cuisine tous les jours pour toute la famille ».

Paradoxe

Dans une société de plus en plus consciente des violences sexuelles et sexistes, qui les combat avec de plus en plus de conviction, le rapport met en lumière « le décalage entre cette prise de conscience et le maintien des stéréotypes qui continuent de forger les mentalités et les comportements ».

En conclusion, le HCE insiste sur l’importance de l’éducation à l’école, de la représentation des femmes sur les différentes plateformes numériques et surtout, sur l’importance de sanctionner les propos sexistes.

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Charly Célinain