Migration. L’alliance franco-britannique impuissante

 Migration. L’alliance franco-britannique impuissante

Illustration migration / Manche. PETER SUMMERS / GETTY IMAGES VIA AFP

Un exilé de plus, mort en tentant de rallier le Royaume-Uni. Les organisations d’aide aux migrants pointent l’entente franco-britannique et sa volonté de « fermer » la Manche.

 

Route mortelle

C’est le 19 août dernier, qu’un exilé soudanais était retrouvé mort sur une plage de Sangatte, dans le Pas-de-Calais. Comme beaucoup, il a tenté de traverser la Manche à bord d’une embarcation de fortune. Une route migratoire de plus en plus empruntée, mais tout aussi dangereuse que de nombreuses autres.

Dans un communiqué (28 août), plusieurs organisations (L’Auberge des Migrants, Human Rights Observers, Solidarity Border…) ont rappelé la responsabilité des politiques migratoires européennes. Celles-ci pousseraient les exilés à « la prise de risques inconsidérés afin de chercher une protection ou un avenir meilleur que ni leur pays, ni l’Europe ne veulent leur offrir ».

 

Les passeurs ciblés

« Ce drame insupportable nous mobilise encore + avec @GDarmanin contre les passeurs qui profitent de la détresse d’êtres humains ! » tweetait Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la citoyenneté, en réaction à la mort de l’exilé soudanais.

Priti Patel, secrétaire d’état à l’Intérieur britannique, surenchérissait : « Cet horrible incident nous rappelle brutalement l’existence des odieux gangs criminels et des passeurs de clandestins qui exploitent les personnes vulnérables ».

Pour les gouvernements français et britannique, c’est bien l’action des passeurs qui est à blâmer. Cependant « « Les passeurs » et autres « odieux gangs criminels » n’existent que parce que des personnes en exil, fuyant guerres et pouvoirs autoritaires, (…) sont privées de leur liberté de circuler » rappellent les organisations.

 

Action peu efficace

Selon la BBC, selon la BBC, entre le 1er au 18 août, plus de 1 200 exilés ont traversé la Manche pour rejoindre l’Angleterre, un record. Pourtant, le 9 août, le ministère de l’Intérieur britannique a chargé Dan O’Mahoney, ancien « Royal Marines » ayant servi en Irak et au Kosovo, de la gestion de la question de l’immigration clandestine dans la Manche.

Un nouvel intervenant pour un poste inédit qui semble pour l’instant impuissant. Tout comme la cellule franco-britannique de renseignement afin de mieux lutter contre les passeurs de migrants, créée en grandes pompes le 12 juillet dernier par Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur, et Priti Patel.

>> Lire aussi : Migration – Une brigade franco-italienne contre les passeurs

Charly Célinain